La population de la Côte-Nord diminue encore

Par Charlotte Paquet 8:00 AM - 28 février 2019
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La baisse démographique de la Côte-Nord se poursuit. Photo archives Le Manic

La baisse démographique de la Côte-Nord se poursuit. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Et de cinq pour la Côte-Nord, qui vient encore une fois d’enregistrer l’un des pires scores au Québec au chapitre du solde migratoire interrégional, selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), celles de 2017-2018.

La région continue de se vider au profit d’autres coins de la province, particulièrement la région de la Capitale-Nationale. Au cours de l’année de référence, 2 696 personnes ont quitté la Côte-Nord tandis que 1 791 s’y installaient, pour un solde négatif de 905, soit près de 1 % de sa population.

C’est la première fois en cinq ans que la région n’arrive pas en tête de lice pour sa baisse démographique. Cette année, elle est devancée par Montréal, qui a perdu 1,24 % de sa population, principalement vers pour les régions limitrophes, selon l’ISQ.

Mince lueur d’espoir pour la Côte-Nord dans les circonstances, le bilan s’améliore un tantinet. Dans les faits, il faut reculer de cinq ans pour observer un déficit migratoire moins élevé, soit 417. Précisons aussi qu’il n’y a pas plus de deux ans, ce solde négatif s’établissait à 1 479.

Pour en revenir aux récentes données, précisons que toutes les MRC de la Côte-Nord ont accusé des pertes, ce qui en fait un cas unique au Québec une fois de plus. Les MRC de La Haute-Côte-Nord, de Manicouagan et du Golfe-du-Saint-Laurent sont les plus perdantes.

Il est question de plus de 1 % de leur population. Rappelons que c’est la cinquième année que l’ensemble des MRC affichent un solde migratoire négatif.

Autre unicité dont elle se passerait bien, la Côte-Nord est aussi la seule région au Québec à compter moins de monde dans tous les groupes d’âge. Le déficit le plus lourd, précise l’ISQ, se situe chez les 15-24 ans (-2,25 %).

Soulignons qu’outre la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, toutes les régions éloignées ont vu leur population diminuer, mais sans commune mesure avec la Côte-Nord, qui, rappelons-le, affiche un recul de près de 0,99 %. À titre d’exemple, pour le Bas-Saint-Laurent,le Saguenay-Lac-Saint-Jean,l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, les pertes varient de 0,07 % à 0,28 %.

Réactions

En lien avec cette autre baisse démographique, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, a rappelé une fois de plus que les organisations doivent revoir leurs modèles.

« Il faut absolument qu’on se donne tous une vision d’attractivité. C’est pour ça qu’on l’a mis dans notre planification stratégique », a déclaré le maire de Baie-Comeau en marge de la dernière séance du conseil des maires de la MRC de Manicouagan.

En soulignant qu’il y a « des employeurs qui n’affichent même plus leurs postes disponibles parce qu’ils ne reçoivent pas de candidatures », M. Montigny a remis en lumière le fait que 420 emplois sont présentement disponibles à Baie-Comeau.

D’ailleurs, le personnel municipal est invité à faire sa part et lors de discussions avec de potentiels candidats et de présences dans des foires de l’emploi, ce « changement de mentalité » doit être présent.

« Il ne faut pas penser à recruter pour les 4 postes disponibles à la Ville de Baie-Comeau, mais pour les 420 postes sur le territoire », a-t-il argué en soulignant qu’il faut aussi se doter d’une stratégie de rétention des nouveaux venus.

Pour le maire de Ragueneau et préfet suppléant de la MRC, Joseph Imbeault, « le défi est de trouver des incitatifs pour arrêter l’hémorragie ». Il compte toutefois beaucoup sur les projets de développement de la ville-centre, comme Mason Graphite et les Métaux canadiens. « Les projets à Baie-Comeau, on va tous être gagnants là-dedans, car la main-d’œuvre va venir de l’ensemble de la MRC », a-t-il fait valoir.

Avec Steeve Paradis

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