Traversier : la Côte-Nord réclame des mesures immédiates

Par Steeve Paradis 11:54 AM - 11 mars 2019
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Jean-Yves Bouffard, Carl Beaulieu, Yves Montigny, Antonio Hortas, Marcel Furlong et Martin Ouellet, lors du point de presse de lundi matin sur les problèmes du traversier et les solutions à apporter. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Dire que la Manicouagan en a ras-le-bol de la situation à la traverse Matane-Côte-Nord est un euphémisme. Lundi matin, maires, député, gens d’affaires et responsables du tourisme ont parlé d’une seule voix pour exiger des mesures rapides, précises et significatives pour régler le problème et aider la Manicouagan à se remettre sur pieds.

« Il faut faire avancer la Côte-Nord dans le 21e siècle. » Par cette courte phrase, le président de la Chambre de commerce de Manicouagan (CCM), Antonio Hortas, a résumé l’état d’esprit régnant lors de ce point de presse. Il est plus que temps que la région ait une traverse fiable et que la Société des traversiers du Québec (STQ) ait un bateau de remplacement tout aussi fiable. « Je ne veux pas d’un Apollo 2 ou un Apollo 3 », a illustré le député de René-Lévesque, Martin Ouellet.

Au-delà des bateaux, la région a bien des demandes. Carl Beaulieu, représentant de Tourisme Côte-Nord, a rappelé que son organisme exige 575 000 $ sur 5 ans, dont 200 000 $ dès cette année, afin de remédier aux effets négatifs sur le tourisme qu’ont entraîné les problèmes du traversier.

Quant au maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, il réclame que le gouvernement investisse rapidement, dès le dépôt du budget provincial le 21 mars si possible, dans les projets actuels de développement économique régional, comme QcRail et Mason Graphite, afin de montrer son soutien à la région. « On ne peut pas rattraper les impacts négatifs sur la saison touristique hivernale. Ce sont des pertes qui ne sont pas compensables », a-t-il lancé.

Une enquête

De ce côté, le député Ouellet ne pouvait pas rater l’occasion de demander de nouveau une enquête publique sur les ratés du F.-A.-Gauthier, qui ne reprendra pas du service avant la mi-août au plus tôt. « Pourquoi on en est arrivés là, pourquoi ça coûte si cher et pourquoi la région doit encore quémander pour assurer son développement économique » font partie des questions qu’il soulève.

Martin Ouellet soutient aussi que la Manicouagan ne demande pas la Lune et que les torts causés par les ratés des traversiers sont incommensurables. « Tous les médias parlent du bateau à chaque jour et on doit lutter contre cette image négative. Les mesures demandées, ce n’est pas démesuré, c’est vital », a-t-il fait valoir.

Antonio Hortas a rajouté que la CCM présentera six mesures au gouvernement. Parmi celles-ci, on retrouve la modification de l’horaire des traversées et l’instauration de certaines gratuités sur les navires de la STQ en période estivale pour favoriser l’achalandage sur le territoire nord-côtier.

Le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, a quant à lui rappelé l’importance de prolonger la route 138 en Basse-Côte-Nord et surtout, d’ériger le tant attendu pont sur le Saguenay. « Parfois, dépendant des bris et des conditions météo, on s’est retrouvé complètement enclavé, sans traverse entre Matane et la Côte-Nord et aussi à Tadoussac, avec une route fermée vers le Saguenay et pas de service aérien. La solution, c’est un pont. »

Pour sa part, le maire de Godbout a signalé que les employés surnuméraires de la STQ qui travaillent à Godbout ont connu un dur hiver, avec peu de périodes de travail. Il a exigé au passage que le gouvernement aide au financement d’une maison du tourisme dans le village, un projet estimé à 210 000 $. « Ce n’est pas une communauté de 280 personnes qui est capable de se payer ça. »

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