Après 10 longues années – Guylaine Dionne tourne la page sur le cancer

Par Charlotte Paquet 5:00 AM - 21 mars 2019
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Guylaine Dionne sourit à la vie. Après toutes ces années à lutter contre un cancer du poumon de stade 4, elle n’a plus aucune cellule cancéreuse aujourd’hui. La chimio de maintien, c’est fini, tout comme les allers-retours au service d’oncolongie à l’hôpital de Baie-Comeau, dont elle tient à remercier le personnel du fond du cœur.

Guylaine Dionne sourit à la vie. Après toutes ces années à lutter contre un cancer du poumon de stade 4, elle n’a plus aucune cellule cancéreuse aujourd’hui. La chimio de maintien, c’est fini, tout comme les allers-retours au service d’oncolongie à l’hôpital de Baie-Comeau, dont elle tient à remercier le personnel du fond du cœur.

Baie-Comeau – Guylaine Dionne a connu sa traversée du désert avec le cancer pendant 10 longues années. Mais cette grande optimiste devant la vie a vu cette traversée prendre officiellement fin à la mi-janvier avec la confirmation de la disparition de toute cellule cancéreuse dans son corps.

L’histoire de la Baie-Comoise de 54 ans fait partie des belles histoires liées au cancer, celles dont il fait grand bien de se rappeler lorsque la maladie sournoise frappe à sa porte.

Et dire qu’en 2009, un médecin avait confié à son conjoint et à sa fille aînée, à son insu, qu’elle n’en avait guère plus que pour trois à quatre mois à vivre. C’est la preuve que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. « J’ai toujours dit qu’il n’y a pas de guérison sans espoir », avoue la femme pleine de vie .

Pourtant, si après tant d’années à combattre un cancer du poumon de stade 4, Guylaine Dionne a accueilli la nouvelle de son oncologue avec un grand bonheur, elle l’a reçue aussi avec une certaine inquiétude.

C’est que la disparition du cancer signifiait la fin des traitements de chimiothérapie de maintien qu’elle avait depuis 2012. Or, la dame a beau avoir toujours fait preuve d’un grand positivisme devant la maladie, l’anxiété l’a gagnée : et si la maladie reprenait en l’absence de chimiothérapie?

« J’étais contente, mais en même temps, j’avais de la misère à dire wow!, même si je m’étais toujours dit que j’allais m’en sortir. Pour moi, la chimio, ça me gardait stable. La chimio, c’était rassurant. C’était comme devenu une partie de ma vie », raconte-t-elle, en parlant de sa « semaine La-Z-Boy » qui suivait chaque traitement. Complètement à terre, elle passait une semaine au repos pour reprendre des forces.

Son médecin a eu beau l’assurer qu’elle continuerait d’être suivie de très près, Guylaine Dionne restait craintive. « Le médecin m’avait dit, si vous ne voulez pas l’arrêter (la chimio), on va respecter votre choix, mais on va traiter quoi puisqu’on ne voit plus rien? », se souvient-elle.

Finalement, elle a choisi de faire confiance à la vie, comme elle l’avait toujours fait depuis le début de sa maladie.

Toute une traversée!
Une traversée du désert avec un cancer de stade 4 pendant 10 ans, ça ne se fait pas en claquant les doigts. Dès le diagnostic, celle qui avait alors 44 ans a appris qu’elle n’était pas opérable et qu’elle ne pouvait pas non plus avoir de radiothérapie. « J’avais de la chimio aux deux semaines. Pour eux (les médecins), le seul espoir était de prolonger ma vie un peu plus. Moi, je m’étais dit qu’ils ne m’auraient pas », souligne-t-elle.

Finalement, surprise!, elle a si bien répondu aux traitements que la masse cancéreuse a diminué de 30 % et les ganglions atteints ont fondu de 50 %. Elle a alors pu recevoir des traitements de radiothérapie. « Ils m’en ont donné le maximum, 33. J’étais en train de passer au feu », illustre-t-elle en riant.

Une année de repos de tout traitement suivra. « J’ai eu la sainte paix », précise la dame. Mais cela ne perdurera pas puisque des métastases ont été découvertes à un rein. La chimio est alors réapparue dans son quotidien pendant quatre mois et, pour une deuxième fois, la perte de ses cheveux. « Suite à ça, j’ai eu un autre petit break, mais ils se sont rendu compte que ça recommençait à grossir. »

Comme les deux traitements curatifs n’avaient pas eu d’effets positifs à long terme, les médecins l’ont dirigée vers un traitement de chimio de maintien pour tenter d’empêcher la progression. On était alors en 2012.

À la mi-janvier 2019, puisque toute trace de cancer était disparue, Guylaine Dionne acceptait finalement de mettre fin à la chimio après un total de 85 traitements reçus en 10 ans.

Elle en tire des leçons de vie

Baie-Comeau – De son combat de 10 ans face au cancer, Guylaine Dionne retient quelques leçons de vie, comme d’avoir des projets et de ne pas se laisser abattre par les discours trop directs de certains médecins.

« Il faut avoir des projets. Que ce soit des projets anodins ou d’envergure, si y penser ça t’apporte le sourire, tu viens de renforcer ton système immunitaire, même si tu ne les réalises pas », dit celle qui considère que cela l’a aidée dans son long cheminement. « Moi, mes projets, c’était les voyages », déclare-t-elle.

Guylaine Dionne parle également de l’importance de continuer de bouger. « Je marche sept kilomètres par jour en deux shots. Marcher, ça m’a tellement aidée dans ma maladie. C’était comme devenu spirituel. »

La danse en ligne l’a aussi appelée longtemps avant qu’elle ne se décide à s’y inscrire il y a cinq ans.

Si elle hésitait, c’est qu’elle savait qu’elle allait rater une semaine par mois, soit sa fameuse « semaine La-Z-Boy », qui suivait son traitement de chimiothérapie de maintien.

« D’écouter et de regarder les belles histoires autour de nous, ça aide. Je me suis nourrie de belles histoires », souligne-t-elle. Pendant toutes ces années, elle a littéralement dévoré des livres de croissance personnelle. « Si je tournais une page et que c’était négatif, je la sautais », indique la souriante dame qui dit éprouver de la gratitude pour la vie.

Garder l’espoir
La femme en a d’ailleurs contre certains médecins trop directs. « On devrait toujours dire aux patients qu’ils peuvent guérir, peu importe leur chance », clame-t-elle.

Elle est d’avis « qu’aujourd’hui, les médecins sont honnêtes, mais peut-être un peu trop ». Se faire dire que son état est chronique et qu’il n’y a pas de guérison possible, elle n’avait pas besoin de ça. Elle se disait alors : « Ne viens pas briser mes rêves ».

Guylaine Dionne ne connaît pas l’avenir, mais elle dit faire confiance à ses gardiens intérieurs. « Ils montent la garde », assure-t-elle.

Aujourd’hui, la dame affirme vouloir une chose : se rappeler ce qui est important pour elle dans la vie et aller de l’avant.

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