Conseil municipal : une autre fin de non-recevoir pour les villégiateurs

Par Charlotte Paquet 3:24 PM - 16 avril 2019
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Harold Michaud a exprimé sa frustration aux membres du conseil municipal, lundi soir, au sujet du dossier des compensations versées aux propriétaires du secteur des lacs. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Une fois de plus, des villégiateurs se sont invités à la séance au conseil municipal de la Ville de Baie-Comeau, celle du 15 avril. Une fois de plus, ils ont réclamé la formation d’un comité pour revoir les compensations obtenues en fonction de services municipaux qu’ils n’ont pas. Et une fois de plus, ils ont reçu une fin de non-recevoir.

Comme ils le font sur une base régulière depuis décembre 2018, des propriétaires de résidences dans des zones de villégiature ont dénoncé auprès des élus l’injustice dont ils disent être victimes en raison de la forme de taxation actuelle. Ils étaient une douzaine dans l’assistance lundi soir à réclamer une révision dans les façons de faire.

Selon eux, les remboursements qui leur sont versés par la Ville, et qui varient de 10 à 18 % du montant des taxes perçues, sont largement insuffisants.

« Arrêtez donc de nous facturer la totale. Je paie pour un tout-inclus et je n’ai rien d’inclus », a lancé Harold Michaud, président de l’association des propriétaires du lac Potvin, avec un clin d’œil aux formules tout-inclus dans le Sud.

Le citoyen a martelé qu’il est inadmissible de payer le même taux de taxation que l’ensemble de la population de Baie-Comeau, soit 1,73 $ par tranche de 100 $ d’évaluation, alors que les résidents du secteur des lacs sont privés de services pour l’entretien des chemins, la collecte des ordures et l’aqueduc. Il a aussi souligné l’absence de trottoirs et d’éclairage de rue, entre autres exemples.

Harold Michaud considère que la mise en place d’un compte de taxes ventilées ou encore d’un taux de taxation plus bas dans les zones privées de services réglerait la situation.

Des propos virulents

Le président de l’association du lac Potvin n’a pas mâché ses mots en s’adressant au maire et aux conseillers. Visiblement mécontent d’avoir reçu quelques minutes avant deux avertissements pour avoir commenté à haute voix la situation pendant qu’un autre villégiateur se trouvait au micro, il a carrément lancé « premier avertissement M. le maire » une fois au micro. L’élu cherchait alors à réagir à sa diatribe, mais M. Michaud n’avait vraisemblablement pas terminé son explication.

À un moment, M. Montigny a invité le citoyen à s’abstenir de personnaliser ses propos alors que des messages semblaient être dirigés vers des membres du conseil municipal.

Plus tard, Harold Michaud dira : « Vous ne comprenez absolument rien, M. le maire. (…) M. Le maire, si vous continuez à nous niaiser de même, je vais me choquer et aller au bureau de la ministre des Affaires municipales. » Il a ajouté « qu’il y aura de la chicane et que toute la population écopera ».

En quittant la salle après la séance du conseil, le villégiateur a prévenu les journalistes de son intention de requérir les services d’un avocat spécialisé en droit municipal pour aider les propriétaires du secteur des lacs à obtenir justice.

Des précisions

Après la séance publique, le dossier des compensations versées aux villégiateurs est revenu sur la table lors de l’entretien habituel avec les journalistes.

Même si une taxe de secteur pour solutionner le problème a été proposée par Louis Roy, de l’association des propriétaires du lac Frigon, le directeur général de la Ville, François Corriveau, a expliqué qu’une telle taxe n’est pas applicable dans pareille situation.

Elle peut cependant l’être dans le cas des propriétaires d’une rue sur laquelle des travaux majeurs, payés par règlement d’emprunt, auraient été effectués. Les résidents pourraient payer une taxe de secteur. Dans certaines municipalités de la MRC de Manicouagan, c’est d’ailleurs le cas.
Quant à l’option de compte de taxes ventilées, on parle alors plutôt de tarification pour les services. Comme l’a précisé le directeur général, la forme de taxation privilégiée est un choix politique. Or, Baie-Comeau y va d’un compte de taxes global avec un taux unique. Il est impossible de penser à deux taux de taxes, l’un pour la zone urbaine et l’autre pour le secteur des lacs, a aussi indiqué M. Corriveau.

Enfin, le maire a mentionné que la situation actuelle demeure la meilleure pour l’ensemble des contribuables de la municipalité.

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