Avec le service Famille-Soutien – Des parents transmettent leurs forces à d’autres parents

Par Charlotte Paquet 5:00 AM - 2 mai 2019
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Baie-Comeau – Lentement, mais sûrement. C’est un peu le leitmotiv de la Maison des familles de Baie-Comeau avec son service Famille-Soutien. Depuis trois ans, il fait son petit bonhomme de chemin dans la communauté et permet de soutenir des parents dans leur rôle par l’entremise d’autres parents.

« C’est un programme de pairage avec des familles pas parfaites, mais qui ont vécu une expérience positive de la parentalité 0-8 ans, et des familles qui ont certaines difficultés avec ça », explique la travailleuse sociale Marilyne Jean.

Ce programme est issu du regroupement Manicouagan, on s’attache, qui finance, grâce à l’organisation Avenir d’enfants, quelques organismes du milieu qui favorisent le développement du lien d’attachement parent-enfant.

À ce jour, Famille-Soutien a mis en place 12 jumelages. « Ça peut sembler peu, mais les jumelages, c’est de longue haleine », précise la travailleuse sociale, en indiquant que les rencontres entre deux familles peuvent facilement s’étendre sur six mois ou même jusqu’à un an et demi.

Quatre pairages sont en cours. S’il n’en tient qu’à Mme Jean, qui est en poste depuis février, ce nombre augmentera.

D’ailleurs, neuf familles ont déjà passé le test de l’évaluation tandis que quatre sont en processus. Les efforts se poursuivent pour dénicher de nouvelles intéressées.

Aider d’emblée

Les parents bénévoles qui embarquent dans l’aventure le font pour en aider d’autres de prime abord. Qui sont-ils? « Ce sont des parents qui d’emblée vont jouer avec leur enfant, qui d’emblée vont répondre aux besoins de l’enfant en le regardant. Ce sont des parents qui naturellement ont ça fort, comme on dit. Dans notre jargon, ils scorent en terme de réponse aux besoins de l’enfant », raconte Marilyne Jean.

Ces familles de soutien sont choisies par leur capacité à redonner aux autres, à ouvrir leur intimité et à servir de modèle par l’exemple. Des ateliers de formation leur sont tout de même proposés pour leur permettre d’échanger entre elles et de ventiler, mais aussi d’aborder des thèmes comme la capacité d’organisation, les méthodes éducatives, l’expression et la régulation des émotions.

Les familles cibles, elles, sont référées principalement par le CLSC. Elles ont des besoins et sont vulnérables. Des intervenants font déjà partie de leur vie, que ce soit en protection de la jeunesse ou autres.

« L’idée, c’est qu’elles voient. C’est beau de dire c’est plaisant jouer, c’est important la routine, mais on veut qu’elles voient, que les familles soutien ouvrent la porte de leur domicile pour inviter ces familles-là à vivre une routine après souper, à vivre des conséquences, tout peut se faire positivement, et qu’elles constatent que ça fonctionne », précise la travailleuse sociale.

Pour en assurer le succès, les pairages sont déterminés pour allier les forces de l’un et les faiblesses de l’autre.

Entre autres exemples, une famille cible avec un enfant autiste pourrait être jumelée avec une famille soutien ayant un enfant différent.

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