Le projet QcRail entre dans une phase cruciale

Par Steeve Paradis 3:35 PM - 3 juin 2019
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Directeur du développement industriel chez ID Manic, Guy Simard estime que le projet QcRail vit actuellement une étape cruciale, qui conduira à l’étude de faisabilité Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le projet QcRail, qui vise à relier Baie-Comeau au reste du continent par la voie ferrée, entre dans une étape cruciale, celle concernant l’étude de faisabilité. Si le fédéral fait sa part, le projet pourrait littéralement décoller.

Québec a déjà promis la moitié de l’argent nécessaire pour compléter cette étude, soit 7,5 M$ sur 15 M$. Guy Simard, directeur du développement industriel chez Innovation et développement Manicouagan, espère le même effort du côté d’Ottawa.

« L’étape cruciale est d’obtenir l’accord du fédéral pour le développement de l’étude de faisabilité. Le projet est déposé », a souligné M. Simard. « Dès qu’on aura la réponse, on va mettre en place les conditions pour être capable de lancer les mandats », a-t-il ajouté.

Les résultats de cette étude sont fortement attendus par les potentiels investisseurs dans ce projet évalué pour l’instant à 2 G$, soit 1,6 G$ pour la voie ferrée de 370 kilomètres entre Baie-Comeau et Dolbeau-Mistassini et 400 M$ pour les terminaux qui en découleront.

« Tous les investisseurs potentiels nous disent : poursuivez et fournissez-nous une faisabilité », d’indiquer le directeur industriel chez ID Manic.

M. Simard s’exprimait lundi devant un auditoire déjà convaincu du bien-fondé du projet, soit environ 70 gens d’affaires de la Chambre de commerce de Manicouagan. Il leur a notamment fait valoir que pour développer le plein potentiel des installations portuaires de Baie-Comeau, « il faut se doter d’infrastructures de classe mondiale », ce que le rail apporterait selon lui.

Le directeur a aussi souligné que les besoins en exportation des entreprises de la Manicouagan ne justifiaient évidemment pas un investissement aussi massif, « mais c’est le cas dans un contexte de libre-échange avec l’Europe », a-t-il ajouté en rappelant que le projet s’inscrit dans trois priorités gouvernementales, soit l’Initiative fédérale des corridors de commerce et de transports et, du côté provincial, la Stratégie maritime et le Plan Nord.

Selon Guy Simard, le projet QcRail ne vise pas à entrer en compétition avec le port de Sept-Îles, qui transborde le minerai de fer en provenance de la fosse du Labrador, ni avec ceux de Québec et de Montréal, qui se concentrent sur le développement du transbordement des conteneurs et non des matières en vrac, ce que souhaite la région.

D’après les données récoltées par ID Manic au fil des derniers mois, le volume de transbordement du vrac en provenance du centre du Canada, le marché visé par QcRail, augmentera entre 7 et 25 millions de tonnes d’ici 2023, par rapport aux volumes de 2016.

« Peut-être que les réseaux ferroviaires actuels pourraient absorber 25 millions de tonnes de plus, mais les ports ne le pourraient pas », a fait valoir M. Simard en guise d’autre argument à son projet.

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