Caisse de Hauterive : du fumier de mouton comme symbole

Par Charlotte Paquet 12:15 PM - 25 juin 2019
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La présidente Chantale Vaillancourt est entourée de David Bergeron-Cyr et Guillaume Tremblay devant les portes de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive, dont l’accès a été bloqué à l’aide de poches de fumier de mouton. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Les moyens de pression des travailleurs en grève de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive ont monté d’un cran mardi matin avec la livraison de poches de fumier de mouton à leur employeur dans un geste purement symbolique.

« Nous avons livré environ 600 livres de fumier de mouton à notre employeur en guise d’appréciation de son attitude générale à notre égard », a souligné la présidente du syndicat, Chantale Vaillancourt, entourée du président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, et du président de la Fédération du commerce de la CSN, David Bergeron-Cyr.

Ce dépôt effectué devant les portes de la caisse, de manière à en bloquer l’accès, vise passer un deuxième message : « Nous ne sommes pas des moutons et nous souhaitons un retour rapide et fertile à la table de négociation afin d’y faire germer un règlement négocié de bonne foi. »

La quarantaine d’employés de l’institution financière entame sa neuvième semaine de grève. Pour le moment, aucune date n’est fixée pour un retour à la table de négociation après les pourparlers du 6 juin. « Les gens ici sont tannés. On veut des dates. On veut négocier », a lancé Mme Vaillancourt, en soulignant la présence d’officiers du Syndicat national de l’aluminium de Baie-Comeau pour cette nouvelle sortie publique.

La présidente l’a répété encore une fois : le syndicat veut garder ses acquis négociés au fil de plusieurs décennies. Il souhaite un salaire décent pour ses membres. « Un et demi pour cent quand le coût de vie est à 2,2, ça ne marche pas. À la baisse, toujours à la baisse, il faut que ce soit gagnant-gagnant », a-t-elle clamé.

Un appel à la Fédération

Cette reprise des pourparlers, elle doit  se faire avec un mandat clair donné par la Fédération des caisses Desjardins à la direction de la caisse afin de régler le conflit, a pour sa part précisé M. Bergeron-Cyr, de passage à Baie-Comeau pour appuyer les grévistes.

Il en a profité pour revenir sur le geste symbolique lié au fumier de mouton en mentionnant que cette négociation-là sent mauvais. « Ça s’enlise, ça va très mal. Les gens qui sont ici ne sont pas des moutons. Il ne faut pas continuer à suivre comme ça, à ne rien faire et à sécher sur le bord du trottoir. »

Selon lui, les travailleurs sont prêts à mettre de l’eau dans leur vin, mais pas à n’importe quel prix.

Piquets de grève

L’importance du respect des piquets de grève par la population est revenue sur le tapis. « Quand il y a une ligne de piquetage, on ne traverse pas la ligne de piquetage parce que quand on la traverse, c’est à partir de ce moment-là qu’on étire le conflit », a martelé M. Tremblay.

« Il ne faut pas qu’on passe la ligne de piquetage, car c’est comme ça qu’on va forcer l’employeur à s’asseoir avec nous. On va être capables de négocier une convention collective et de se faire respecter », a-t-il ajouté.

Fait à noter, le 16 juillet marquera le deuxième anniversaire de l’échéance de la convention collective des travailleurs de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive.

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