Gabriel Richard s’accomplit dans le monde des jeux vidéo

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 10 juillet 2019
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Gabriel Richard (à droite), concepteur en chef, pose en compagnie de trois de membres de l’équipe de développement de Gearbox Studio Québec, soit le producteur Yanick Piché, le directeur artistique Fred Rambaud et le directeur de jeu Maxime Babin. Photo Gearbox Studio Québec

Baie-Comeau – De nombreux amateurs de jeux vidéo attendent avec impatience la sortie du numéro 3 de la franchise Borderlands le 13 septembre. Toutefois, peu d’entre eux savent qu’un petit gars de Baie-Comeau, Gabriel Richard, y travaille avec passion depuis trois ans. C’est pourtant le cas.

À 31 ans, le jeune homme est à l’emploi de Gearbox Studio Québec depuis 2016, soit dès l’entrée en scène de ce nouveau joueur dans l’industrie du jeu vidéo à Québec. Il occupe le poste de concepteur en chef.

Fils benjamin de Marc Richard et de Gilberte Couture, Gabriel Richard fait partie d’une équipe de 135 employés du studio de la Vieille Capitale qui, en compagnie de quelque 300 collègues de Gearbox Software au Texas, aux États-Unis, auront pour la plupart travaillé sur Borderlands 3. À deux mois de sa sortie, le processus créatif est terminé et on en est à la conclusion des derniers détails.

Le créateur est fébrile. Même s’il évolue dans le domaine depuis 12 ans et a contribué à plusieurs jeux, notamment des franchises James Bond et Spiderman, Borderlands 3 demeure sa grande fierté. D’ailleurs, la réaction incroyable d’un auditoire de 800 invités, dont 400 influenceurs web et 400 membres de la presse internationale, à une présentation du jeu faite à Los Angeles le 1er mai l’a carrément jeté à terre. « C’est comme une quantité d’amour que je n’avais jamais connue dans ma carrière », s’exclame-t-il.

Selon lui, lorsque Gearbox a annoncé la venue prochaine du troisième numéro de la série, dans la communauté des joueurs, l’excitation a été à son comble. L’attraction pour le jeu, « c’est assez démesuré », se réjouit-il, tout en rappelant que les deux premiers de la franchise sont sortis en 2009 et en 2012. « Ç’a été mis en veilleuse pendant trop longtemps », fait-il remarquer.

Son parcours

Après des études à l’école secondaire Serge-Bouchard et au cégep de Baie-Comeau en sciences pures, Gabriel Richard a 18 ans lorsqu’il entre à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) dans un tout jeune programme au baccalauréat avec une majeure en conception de jeux vidéo et une mineure en programmation, une formation qui s’inscrit dans la foulée d’un hobby qui remonte à son adolescence.

« En orientation au cégep, j’ai appris qu’il y avait une industrie des jeux vidéo au Québec et qu’elle était florissante », explique celui qui jouait et programmait déjà depuis quelques années à l’époque, mais sans n’avoir jamais envisagé une carrière dans ce domaine.

Son séjour sur les bancs de l’UQAC aura été de courte durée finalement puisque, à titre de gagnant du premier prix d’un concours de programmation organisé par l’établissement d’enseignement, il a remporté un stage au studio Beenox à Québec pour un été. « Au bout d’un mois, ils m’ont offert un poste », se souvient celui qui n’était âgé que de 19 ans à l’époque.

Le trentenaire travaillera quatre à cinq ans chez Beenox, l’un des trois plus gros studios à Québec, avant de joindre Sarbakan, beaucoup plus petit, pour ensuite revenir chez Beenox. Enfin, depuis trois ans, il travaille pour Gearbox Studio Québec, qu’il qualifie d’entreprise de taille moyenne.

Comme concepteur en chef, il avoue faire aujourd’hui beaucoup moins de conception et plus de gestion qu’avant, mais son domaine le passionne toujours autant. « Maintenant, ce qui m’anime, c’est non seulement qu’on va mettre un bon jeu sur les tablettes, mais l’esprit d’équipe derrière ça », assure-t-il en faisant référence aux professionnels qui collaborent au développement d’un jeu.

Violence au menu

Gabriel Richard admet que la violence est souvent présente dans les jeux vidéo. La franchise Borderlands, avec sa panoplie d’armes, ne fait pas bande à part, même si l’humour y est aussi très important.

« Le conflit dans sa généralité est l’un des moteurs créatifs, que ce soit des jeux vidéo ou non. Quand on conçoit des jeux, on réfléchit à un conflit entre des personnages, virtuellement ou non », souligne-t-il, avant de noter que « la violence, ça vend dans les jeux vidéo ».

Le jeune homme apporte cependant quelques bémols en faisant remarquer qu’une tendance se dessine avec une diversité dans les thèmes abordés. Il fait référence à des jeux d’enquête ou même sur le deuil, entre autres. La plupart du temps, dit-il, ce sont de petites équipes de développement qui sont derrière

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