Fermetures de municipalités : les réactions fusent

Par Charlotte Paquet 11:59 AM - 17 juillet 2019
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Le député Martin Ouellet dénonce le discours alarmiste. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Les prédictions funestes d’un expert voulant que 200 municipalités au Québec, dont sept sur la Côte-Nord, soient vouées à la fermeture d’ici 2025 choquent le député Martin Ouellet et les maires concernés.

Dans un reportage publié dimanche dans le Journal de Québec, Pierre Bernier, président de la firme de consultants Groupe Ambition et spécialiste en développement organisationnel, fait un lien entre les dernières données démographiques de l’Institut de la statistique du Québec et le sombre avenir de Chute-aux-Outardes, Godbout, Baie-Trinité, Forestville, Natashquan, Rivière-au-Tonnerre et La Romaine.

Le représentant de la circonscription de René-Lévesque crie au « discours alarmiste, non nécessaire et à la limite un peu effronté » en pleine saison touristique. D’autant plus, poursuit-il, que la région a déjà largement souffert en terme de visibilité en raison du dossier des traversiers.

M. Ouellet admet que si rien n’est fait, certains villages pourraient continuer de se vider, mais, insiste-t-il, ce n’est justement pas ça qui se passe. Que ce soit à Godbout, à Baie-Trinité ou à Forestville, donne-t-il en exemple, les municipalités ont des projets de développement et les élus travaillent fort pour les réaliser. « Avec des articles comme ça, on pédale à l’envers. »

M. Ouellet rappelle que le regroupement de certains services entre municipalités est une autre option pour soulager les finances publiques et continuer de servir les citoyens. Il fait notamment référence au secteur de la protection incendie, comme c’est déjà le cas dans la péninsule Manicouagan et ailleurs, ou même au partage d’une même direction générale.

À Baie-Trinité

À Baie-Trinité, le maire Etienne Baillargeon, en poste depuis un mois à peine, se dit conscient du défi qu’amène le vieillissement de la population dans sa municipalité, où la moitié de la population est âgée de 65 ans et plus, mais il travaille fort pour créer de l’emploi et attirer des plus jeunes.

Le mot « fermeture », il le trouve exagéré. « Il faudrait vraiment que tout tombe d’un coup sec », commente-t-il. Cependant, l’élu affirme qu’un texte défaitiste comme celui dont il est question contribue d’une certaine façon à lui donner encore plus l’énergie et la détermination pour renverser la vapeur.

Celui qui a quitté Québec avec sa conjointe d’origine baie-trinitoise voilà une douzaine d’années, pour s’établir d’abord à Sept-Îles, puis à Baie-Trinité, espère réussir à convaincre des personnes de prendre la même voie que lui.

Fédération des municipalités

La Fédération des municipalités du Québec (FQM) a également réagi hier (16 juillet) afin, a-t-elle écrit dans un communiqué, « de rectifier les faits et affirmer qu’aucune municipalité n’a l’intention de fermer ses portes ».

L’organisme reconnaît les nombreux défis auxquels sont confrontées les régions, dont la pénurie de main-d’œuvre, le vieillissement de la population et les besoins en infrastructures, mais il insiste sur le travail mené auprès du gouvernement pour obtenir les outils de développement dont les municipalités ont besoin.

La FQM rappelle aussi que lors de son dernier congrès, elle a notamment obtenu l’engagement de Québec de décentraliser 5 000 emplois de l’État en région au cours des cinq prochaines années, en plus de la régionalisation de l’immigration pour aider les régions à faire face à la pénurie de main-d’œuvre.

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