L’UQAR collecte des données dans la péninsule

Par Charlotte Paquet 5:00 AM - 21 août 2019
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À l’extrême droite, on aperçoit Simon Bélanger, professeur en géographie et directeur du projet de recherche, en compagnie d’étudiants de l’Université du Québec à Rimouski.

À l’extrême droite, on aperçoit Simon Bélanger, professeur en géographie et directeur du projet de recherche, en compagnie d’étudiants de l’Université du Québec à Rimouski.

Baie-Comeau – Une vingtaine de professeurs et d’étudiants de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) sont présentement en pleine opération de mesures et de collecte de données dans la péninsule Manicouagan et jusqu’à Baie-Comeau, dans le cadre d’un projet de recherche sur les écosystèmes côtiers à l’aide d’une nouvelle technologie en télédétection hyperspectrale.

L’Agence spatiale canadienne et Pêches et Océans Canada investissent respectivement 400 000 $ et 200 000 $ dans ce projet sur trois ans. « On est là pour prendre des mesures sur le terrain pour valider les images qu’on va prendre avec un avion, des images spécifiques qu’on appelle hyperspectracles. Nous, on est au sol et on fait des mesures simultanément », explique Simon Bélanger, professeur en géographie et directeur de la recherche.

Les travaux visent à tester la capacité de la caméra de télédétection pour caractériser les écosystèmes côtiers. L’appareil pourrait se retrouver sur un satellite dans le futur.

Des étudiants à la maîtrise et au doctorat participent au projet en compagnie de quatre chercheurs de l’UQAR. Les premiers sont arrivés à la fin juillet afin de prendre des mesures sur le littoral lors d’une période de grandes marées. Les derniers doivent quitter la région dans le milieu de la semaine prochaine. Pour mener à bien leur mandat, le groupe bénéficie de deux bateaux, d’un zodiac et de l’intervention de plongeurs.

Un prototype unique

Développée par l’Agence spatiale canadienne, mais opérée par le Conseil national de recherche d’Ottawa, la nouvelle caméra de télédétection est l’unique prototype existant actuellement. Des images aéroportées ont été captées dans l’après-midi de dimanche et d’autres devaient l’être hier (20 août), selon les conditions météorologiques. Ensuite, l’avion, avec l’appareil à son bord, devait rallier son port d’attache à Ottawa.

Comme l’explique le professeur Bélanger, si le projet qu’il a soumis à l’Agence spatiale canadienne visait des essais dans la Manicouagan, c’est d’abord parce que la Côte-Nord est l’une des régions prioritaires dans le plan de protection des océans du gouvernement fédéral, donc « une zone prioritaire pour faire des études ».

Comme la péninsule Manicouagan est un milieu où il y a une grande batture, elle est difficile à caractériser en bateau. « La méthode de télédétection aéroportée est la meilleure méthode pour caractériser ce genre d’environnement là. Et c’est grand la péninsule. C’est riche aussi. C’est un écosystème où les herbiers sont en croissance, donc, c’est une zone en bonne santé et d’intérêt pour la protection de l’environnement », poursuit le chercheur.

Le nouvel outil permet aussi de cartographier les écosystèmes de la péninsule avec une précision accrue. « Avec la photo aérienne standard, parfois, c’est difficile de distinguer certaines variétés d’algues, mais avec la mesure spectrale, on peut distinguer plusieurs espèces, donc on peut aller plus loin. »

Selon lui, les travaux en cours constituent la première étape d’un projet qui pourrait s’étendre sur plusieurs années, voire plusieurs décennies, « si jamais les résultats sont concluants et que le Canada a de l’argent pour aller vers un projet de satellite ». L’Agence spatiale canadienne a dans ses projets le WaterSat, un satellite dédié à l’observation des systèmes côtiers, des lacs et des rivières.

De retour dans leurs laboratoires, les professeurs et les étudiants auront beaucoup de pain sur la planche. M. Bélanger évalue qu’au moins six mois et peut-être même jusqu’à un an seront nécessaires pour le traitement et le post traitement des données et des images. « Après ça, on va pouvoir commencer à les exploiter », indique-t-il.

Fait à noter, la prise de données sur le territoire manicois sera également utile pour d’autres projets en cours à l’UQAR.

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