La Maison Anita-Lebel célèbre ses 20 ans

Par Charlotte Paquet 5:00 AM - 29 août 2019
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La coordonnatrice de la Maison Anita-Lebel, Suzie Levasseur (3e à partir de la gauche), fait partie d’une dizaine de femmes honorées par l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape. On l’aperçoit ici en compagnie de Chloé Deraîche présidente du regroupement, Nathalie Simard et Sylvie Morin, initiatrice du projet du livre et l’une des conférencière de la trilogie Je veux vivre. Photo courtoisie

Quelle année féconde pour la Maison Anita-Lebel! En plus de célébrer ses 20 ans d’existence et se préparer à commémorer l’événement en octobre, deux de ses représentantes ont été honorées pour leur travail acharné pour un financement récurrent aux maisons d’hébergement de deuxième étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale au Québec.

La Maison Anita-Lebel, qui porte le nom d’une ardente défenseuse de la cause des femmes à Baie-Comeau aujourd’hui décédée, a été l’une des premières du genre au Québec. Il faudra d’ailleurs attendre cinq ans après son ouverture pour que l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape voie le jour.

En compagnie de leurs congénères, l’ancienne coordonnatrice de l’organisme local, Marie-Claude Durette, et sa successeure, Suzie Levasseur, ont bataillé fort pendant de très longues années pour paver la voie à un programme de financement à même les coffres du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. La victoire a été célébrée le 8 mars 2018.

En mai dernier lors de son assemblée générale annuelle, l’Alliance des maisons d’hébergement de deuxième étape a honoré une dizaine de ces travailleuses persévérantes au Québec. Parmi elles, Marie-Claude Durette et Suzie Levasseur.

Comme l’explique celle qui est en poste depuis 12 ans, chaque maison d’hébergement de deuxième étape reçoit désormais un financement de 27 000 $ par appartement, ce qui correspond à un montant de 216 000 $ annuellement pour les huit unités à Baie-Comeau. Cet argent lui permet de réaliser pleinement sa mission dans le continuum de services offert aux femmes victimes de violence. Auparavant seule en poste, la coordonnatrice compte dorénavant sur le soutien de deux collègues.

Pendant les 19 premières années de son existence, la Maison Anita-Lebel a pu boucler son budget principalement grâce au programme de soutien aux organismes communautaires du CISSS, à Centraide et aux revenus provenant des loyers.

Des festivités

Pour souligner comme il se doit son 20e anniversaire, l’organisme organisera le 18 octobre une activité de prévention et de sensibilisation de la violence sous toutes ses formes avec une conférence-spectacle de Nathalie Simard et dans le cadre de sa trilogie Je veux vivre, qui réunit aussi un livre et un album musical.

L’artiste sera accompagnée de ses deux complices dans cette aventure, Sylvie Morin et Karine Gosselin.

Un 5 à 7 précédera la conférence-spectacle. Ce sera l’occasion pour la Maison Anita-Lebel de revenir sur ses principaux faits d’armes. Les billets pour la soirée sont en vente auprès de l’organisme au coût de 35 $. Toute la population y est conviée.

Une survivante

Le livre de Nathalie Simard renferme les témoignages de 23 personnes ayant survécu à différentes formes de violence, notamment celui de la coordonnatrice de la maison de Baie-Comeau, et ce, à titre personnel.

« J’ai vécu pas mal tous les types de violence. Ç’a commencé très tôt dans mon enfance pour se terminer il y a 20 ans par de la violence conjugale », confie Suzie Levasseur.

Elle n’avait que 24 ans lorsqu’elle s’est décidée, après trois ans de violence, à quitter son agresseur avec son fils de 11 mois dans les bras pour se réfugier à la Maison des femmes de Baie-Comeau. Dix ans plus tard, elle entrait à l’emploi de la maison d’hébergement de deuxième étape.

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