Suicide : la prévention passe aussi par l’entreposage des armes à feu

Le Centre de prévention du suicide (CPS) Côte-Nord vient de lancer un nouveau Programme d’entreposage et de désistement des armes à feu, 10 ans après avoir orchestré une première campagne de désistement qui s’est essoufflée avec le temps.

Grâce à la collaboration de la Sûreté du Québec et du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, le programme a été revisité pour y inclure cette fois-ci tout l’aspect de l’entreposage sécuritaire.

La présence d’une arme à feu dans une maison augmente de cinq fois les risques de suicide, selon le CPS. Or, la majorité des suicides par arme à feu sont commis avec une arme qui n’appartient pas à la personne en détresse. Ces statistiques ont de quoi faire réfléchir dans une région comme la Côte-Nord où l’on retrouve en moyenne une arme par foyer.

Comme le souligne la directrice générale du CPS, Gladys Tremblay, l’ancienne mouture du programme avait permis de recueillir 250 armes inutilisées ou désuètes de 2009 à 2011, mais 96 seulement pour les huit années subséquentes. « On s’est dit, on va le revamper et on va s’ajuster pour l’entreposage », indique-t-elle.

L’objectif est fixé à une récolte de 40 armes pour la prochaine année et un total de 100 en trois ans. Le désistement se fait encore toujours de la SQ et chaque propriétaire reçoit un montant symbolique de 20 $ par arme cédée, comme c’est le cas depuis 2009. Cette compensation est unique à la région, selon Mme Tremblay.

Le nouveau programme en donne encore plus puisqu’un verrou de pontet destiné à sécuriser les armes restantes à la maison leur sera également remis.

Outils et stratégies

Un dépliant interactif traitant de sécurité et d’armes à feu a été imprimé à 5 000 exemplaires. On y traite de l’attitude à adopter lorsqu’une personne en détresse a accès à une arme à feu, mais aussi d’entreposage sécuritaire, de marche à suivre pour se désister d’une arme et des ressources existantes.

Mme Tremblay insiste sur l’importance d’un entreposage sécuritaire. « On dit que chaque minute compte quand la personne pense passer à l’acte. » Le CPS distribuera son dépliant aux intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu’à la population en général par l’entremise de ses collaborateurs, comme les associations de chasseurs et pêcheurs, les zecs et la SQ.

Le nouveau programme a été financé par le CISSS de la Côte-Nord pour l’impression des dépliants, la Sûreté du Québec pour la distribution de verrous de pontet et par la Caisse populaire Desjardins de Hauterive pour l’aide financière permettant de remettre 20 $ par arme cédée.