Chaînes de blocs : la Ville retourne devant la Régie de l’énergie

Par Charlotte Paquet 3:05 PM - 19 septembre 2019
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Le maire Yves Montigny déplore que la Ville de Baie-Comeau ait encore des “bâtons dans les roues” pour le développement de son réseau électrique. On l’aperçoit au côté d’Annick Tremblay, directrice des services juridiques et directrice générale par intérim.

Baie-Comeau – À la Ville de Baie-Comeau, on commence à bien connaître le chemin menant aux bureaux de la Régie de l’énergie à Montréal. Les 20 et 21 août, ses représentants ont une fois de plus pris part à une audience, la troisième en l’espace d’un an, afin de défendre l’autonomie du réseau électrique municipal.

Cette audience a été rendue nécessaire à la suite d’une demande d’Hydro-Québec pour l’exclusion des réseaux municipaux du processus d’appel d’offres pour l’obtention d’énergie provenant du bloc de 300 mégawatts (MW) destinés aux joueurs du secteur des chaînes de blocs et des cryptomonnaies.

Comme on l’a appris lors de la séance du conseil municipal du 16 septembre, la directrice des services juridiques de la Ville de Baie-Comeau, Annick Tremblay, était sur place en compagnie du directeur adjoint du service de l’électricité, afin de défendre la position de la municipalité.

Hydro-Québec prétend que seuls les clients branchés à son réseau doivent pouvoir exercer des activités reliées aux chaînes de blocs et aux cryptomonnaies. Or, Baie-Comeau et la dizaine d’autres municipalités propriétaires de leur réseau électrique, le dénoncent.

La municipalité veut obtenir 15 MW, qui s’ajouteraient aux 15 MW déjà consentis à l’entreprise GPU.one en 2018. Le maire Yves Montigny affirme que des promoteurs en ont besoin. D’ailleurs, GPU.one a déjà exprimé son besoin d’une nouvelle quantité d’énergie pour son expansion.

« C’est un levier de développement économique qu’on a avec notre réseau électrique, utilisons-le », indique M. Montigny, qui déplore avoir encore « des bâtons dans les roues » malgré l’arrivée d’un gouvernement caquiste.

La décision que rendra la Régie de l’énergie pourrait être déterminante aussi pour la construction du poste Bégin 2 dans l’entre-deux-secteurs à Baie-Comeau, un projet de 16,3 M$.  « On va construire le poste électrique quand on va avoir notre client. Avant de lancer les travaux, il faut l’assurance d’un nouveau projet qui nécessiterait la consommation de 15 MW », rappelle l’élu, tout en notant que trouver un client qui aurait besoin d’autant d’énergie et qui ne soit pas dans le domaine des chaînes de blocs et les cryptomonnaies, ce ne serait pas simple.

Comme l’explique M. Montigny, les redistributeurs d’électricité au Québec souhaitent tout simplement prendre exemple sur le gouvernement provincial vis-à-vis Hydro-Québec : utiliser les bénéfices provenant du réseau électrique pour se développer.

« C’est notre souveraineté de conseil qui est remise en question. Il voudrait nous empêcher, un peu comme s’il se prenait comme Dieu et disait vous autres, vous ne développerez pas votre réseau municipal, c’est nous autres qui ramassent les profits », conclut celui qui se dit très confiant que la Régie de l’énergie donnera raison à la municipalité encore une fois.

 

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