Le frigo communautaire gagne à être… rempli

Par Charlotte Paquet 8:00 AM - 25 septembre 2019
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Directrice générale de la Maison des familles de Baie-Comeau, Stéphanie Saint-Gelais dresse le bilan de l’an un du projet de frigo communautaire. Elle souhaite que les dons de nourriture périssables augmentent afin de répondre à plus de besoins.

Directrice générale de la Maison des familles de Baie-Comeau, Stéphanie Saint-Gelais dresse le bilan de l’an un du projet de frigo communautaire. Elle souhaite que les dons de nourriture périssables augmentent afin de répondre à plus de besoins.

Le frigo communautaire de la Maison des familles de Baie-Comeau ne reste pas plein bien longtemps, les rares fois qu’il l’est. Accessible depuis bientôt un an, il comble certes des besoins, mais il pourrait tellement faire plus.

« On en prendrait plus de bouffe », affirme Stéphanie Saint-Gelais, directrice générale de l’organisme. Implanté en novembre 2018 afin d’éviter le gaspillage alimentaire tout en répondant à des besoins du milieu, le premier frigo communautaire de la Côte-Nord attire en moyenne une douzaine de personnes par jour. Neuf ou 10 vont s’y approvisionner et les autres y déposer des aliments.

Le service a une clientèle diversifiée, principalement des personnes âgées seules ou vivant avec une problématique de santé mentale, des familles monoparentales et des étudiants, surtout depuis la rentrée au cégep.

« Ce sont des gens qui ont des besoins. Il y a en a même qui ont une habitude et c’est à tous les midis qu’ils viennent voir ce qu’il y a dans le frigo et ce qu’ils pourraient ramener. Il y en a que c’est plus en fin de journée », souligne la directrice générale, en précisant que ça se voit encore plus en fin de mois dans l’attente du prochain chèque de sécurité du revenu.

Des restants appréciés

Parfois, des restants de buffets de mariages, de funérailles ou d’autres événements populaires sont déposés dans le frigo. Ce fut le cas tout récemment lors d’un mariage et d’une autre activité tenue le même jour. Le frigo débordait sur le coup, mais le lendemain, il ne restait plus rien, selon Mme Saint-Gelais.

Au cours des derniers mois, une famille a choisi d’offrir à la Maison des familles ce qui restait du banquet des funérailles, soit, mais aussi tout le contenu du réfrigérateur de la défunte. Des initiatives comme ça, l’organisme en prendrait plus.

Grâce à Facebook, les gens qui vont porter de grandes quantités de nourriture en avisent la Maison des familles. « Moi, même quand c’est la fin de semaine, chez nous, je vois les messages, je sais qu’il y a du monde qui est venu porter du stock, donc, je l’annonce tout de suite », raconte la directrice générale. Les publications parmi les plus populaires sur la page Facebook de l’organisme sont celles qui concernent le frigo communautaire en raison des nombreux partages.

Réflexe à développer

Pour que le frigo communautaire réponde à davantage de besoins, Stéphanie Saint-Gelais souhaite que les citoyens développent le réflexe de faire le tri de leur propre réfrigérateur avant d’aller faire leur marché afin de déterminer ce qu’ils ne consommeront pas et qui pourrait nourrir d’autres personnes. Déjà, cet automatisme est ancré chez certains.

Tous les matins en semaine, une employée fait l’inventaire du frigo communautaire pour s’assurer que ce qui s’y trouve puisse être consommé. La principale responsabilité incombe cependant à la personne qui repart avec un aliment et une affiche indiquant la marche à suivre en ce sens est bien à la vue.

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Une utilisatrice témoigne

« Il y a des semaines où j’y suis allée trois à quatre fois et parfois, une fois ou pas du tout. C’est sûr qu’il y a eu un temps où je n’avais pas d’emploi », témoigne une utilisatrice du frigo communautaire de la Maison des familles de Baie-Comeau.

On l’appellera Martine, car elle tient à ce que son identité demeure confidentielle. Par gêne, elle ne veut pas exposer au grand jour les « bouts difficiles » qu’elle a traversés.

Donc, la mère monoparentale de trois enfants n’a que de bons mots pour le service de frigo communautaire et les récoltes émanant du potager de l’organisme. Elle dit s’y servir selon ses besoins.

« Autant je l’utilise pour en donner qu’en prendre. Je fais un peu de couponning et ça m’arrive d’avoir des grandes quantités de savon (en exemple), je sais qu’il y a de grands besoins », souligne la dame qui, aujourd’hui, occupe à nouveau un emploi.

Avant de partir faire son épicerie de la semaine, Martine dit passer souvent par le frigo et le jardin communautaire de la Maison des familles. « Leurs fruits et leurs légumes, je trouve qu’ils restent beaux plus longtemps. S’il n’y avait pas ça, c’est sûr que ça me coûterait plus cher d’épicerie. »

Grâce au frigo communautaire et aux tablettes installées tout près, la maman affirme avoir fait d’heureuses découvertes, comme des huiles aromatisées qui, dit-elle, sont devenues un incontournable dans sa cuisine.

Enfin, selon la Baie-Comoise, le service lancé en novembre 2018 demeure un grand plus pour les gens dans le besoin puisque, dit-elle, ils sont limités à de l’aide sous forme de panier de denrées une fois aux trois mois du côté du Comptoir alimentaire L’Escale.

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