La MRC milite pour le désenclavement de la Côte-Nord

Par Steeve Paradis 10:31 AM - 20 Décembre 2019
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La traverse Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine ne fonctionnera plus que de jour à partir de vendredi.

C’est maintenant au tour de la MRC de Manicouagan de prendre position en faveur du désenclavement de la Côte-Nord, autant à l’est par le prolongement de la route 138 qu’à l’ouest par un pont sur le Saguenay. Elle va même demander à l’ensemble des MRC du Québec d’appuyer la région dans ses revendications.

Dans une longue résolution adoptée lors de sa dernière séance de 2019, le conseil des maires a notamment rappelé que la Côte-Nord est la seule région du Québec à ne pas pouvoir compter sur un lien routier complété à ses deux extrémités, « hypothéquant du même coup et de façon importante ses chances de se développer comme l’ensemble des régions ».

Tout en soulignant que le désenclavement de la Côte-Nord va profiter à l’ensemble de la province, les élus ont aussi mentionné que la région connaît une baisse démographique importante ces dernières années « et ce problème d’accès au territoire est assurément une des causes de cette dévitalisation ».

La résolution fait également valoir que les changements climatiques « rendent extrêmes les conditions d’isolement des communautés de la Basse-Côte-Nord, contribuant ainsi à leur dévitalisation et à leur appauvrissement ».

Enrichissement du Québec

Bien sûr, la résolution adoptée par les maires de la Manicouagan ne manque pas de rappeler que la Côte-Nord contribue largement « à l’enrichissement de tout le Québec par l’exploitation de ses ressources naturelles, dont une contribution de quelque 40 % au parc hydroélectrique d’Hydro-Québec ».

Quant aux traversiers entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac, la MRC de Manicouagan estime qu’ils représentent des « coûts démesurés et récurrents », que leurs déboires et ceux connus à la traverse Matane-Côte-Nord « ont mis en lumière toute la vulnérabilité du réseau de traversiers et l’extrême dépendance des populations à ceux-ci ».

Toujours à propos de ces traversiers, la résolution indique qu’ils « mettent une pression énorme sur la population menacée des bélugas (…) et que la construction d’un pont viendrait grandement amoindrir cette pression », sans oublier « les interminables attentes, les délais et les nombreuses annulations de traverse (qui) représentent d’importants obstacles au développement économique de la Côte-Nord ».

Bureau de projet

Les élus de la MRC demandent donc à Québec de confirmer la poursuite des travaux du bureau de projet de pont sur le Saguenay, contrairement aux signaux émis par le gouvernement Legault sur ce sujet.

La résolution réclame l’étude d’opportunité sur la construction du pont, une démarche que les maires souhaitent « rigoureuse, diligente et réalisée avec un échéancier réaliste, mais ambitieux ».

Outre l’ensemble des MRC de la province, copie de cette résolution a été envoyée au premier ministre Legault, aux ministres François Bonnardel et Jonatan Julien, au premier ministre Justin Trudeau ainsi qu’à tous les députés provinciaux et fédéraux de la Côte-Nord et de Charlevoix.

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