Piste de motoneige TQ3 à Forestville : deux projets, deux directions

Par Shirley Kennedy 9:18 AM - 17 janvier 2020
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Des citoyens ont dévié le sentier à l’approche de la passerelle afin que les motoneiges puissent traverser la rivière du Sault aux Cochons. Photo courtoisie

Afin de contourner le problème de la piste TQ3, plus accessible à certains endroits en raison de droits de passage supprimés, le Club Nord-Neige propose un nouveau tracé estimé à 48 000 $, et la Ville de Forestville y va pour un projet de passerelle et les approches évaluées à 510 000 $. Les deux déposeront séparément, à titre de promoteur respectif, une demande d’aide financière dans le cadre du même programme du ministère des Transports.

Un revirement inattendu jeudi lors d’une rencontre informelle concernant le projet de passerelle sur la rivière du Sault aux Cochons supervisée par la Ville de Forestville.

La mairesse Micheline Anctil a été informée, quelques minutes avant la rencontre, que le Club de motoneigistes Nord-Neige avait d’ores et déjà déposé une demande d’aide financière  pour la déviation en deux phases du tracé de près de 20 km de la TQ3.

Depuis décembre, Alain Mercier de Mémotech et Bernard Lemieux, représentant des villégiateurs du lac Cymac, planchent sur la préparation des documents requis qui doivent être déposés au plus tard le 20 janvier dans le cadre du Programme d’aide financière aux véhicules hors-route-infrastructure et protection de la faune 2019-2020 volet 1 : infrastructure. Une enveloppe qui finance à la hauteur de 75% du coût total, les projets qui rencontrent les critères exigés.

Ce qui signifie que le projet de passerelle exigera une contribution du milieu d’environ 135 000 $ tandis que le Club Nord-Neige versera environ 12 000 $ si son projet de nouveau tracé est accepté par le ministère.

Représenté par Daniel Jean, délégué régional de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, le Club Nord-Neige brillait par son absence lors de cette rencontre réunissant des représentants du ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs, de la ZEC de Forestville, de la Chambre de commerce CFPL, du Club Bourane de Portneuf-sur-Mer, de la Ville de Forestville et du lac Cymac.

En appui au Club Nord-Neige, le représentant de la Fédération Daniel Jean, a tenté tant bien que mal de défendre la décision du Club Nord-Neige, alléguant la différence de coûts entre les deux projets pour assurer la pérennité de la TQ3. « Nous avons 22 M$ à investir sur la Côte-Nord », a-t-il mentionné, devant une assemblée récalcitrante face au message qu’il avait à transmettre.

Contrariée de cette volte-face du Club Nord-Neige, Micheline Anctil s’est assurée de l’appui officiel du Club Quad Haute-Côte-Nord et du Club de motoneigistes Bourane de Portneuf-sur-Mer. « On va présenter notre projet quand même. C’est un projet axé sur la pérennité qui obtient le consensus du milieu et j’aimerais que vous en preniez bonne note, M. Jean », a-t-elle dit à l’intention du représentant de la FCMQ.

Les citoyens s’organisent

Du côté de la TQ3, c’est toujours l’impasse. Cependant, des motoneigistes locaux ont balisé un passage sur la rivière du Sault aux Cochons, un peu plus haut que la passerelle de Boralex. Pour les opposants au nouveau tracé de la TQ3, Éric Gaudreault et Bernard Lemieux, il ne fait aucun doute que les impacts sont très minimes auprès des commerçants  et propriétaires d’entreprises d’hébergement et de restauration  « puisque ça circule ».  M. Lemieux met de l’avant la carte des sentiers  proposée sur le site Web de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), qui indique qu’il n’y a aucune coupure de la TQ3.

Les deux hommes estiment que leurs motivations premières ont été oubliées dans le débat qui se poursuit depuis presque deux mois. « J’ai investi 150 000 $ pour vendre du tourisme d’hiver et ce que vous faites actuellement, c’est de l’intimidation envers Tom Soucy », a-t-il mentionné.

De son côté, Bernard Lemieux parle de la sécurité des enfants des propriétaires du lac Cymac, « qui prime tout autant que la sécurité des motoneigistes », tel que le prétend le Club Nord-Neige pour justifier son refus de poursuivre le tracé de la TQ3 via la passerelle de Boralex, à tout le moins pour la saison actuelle.

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