Le presbytère de Baie-Trinité est à vendre

Par Charlotte Paquet 6:51 PM - 21 janvier 2020
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Le presbytère de Baie-Trinité est disponible pour celui qui voudra l’acquérir. Son prix est actuellement fixé à 68 000 $. Photo courtoisie

Le presbytère de la paroisse Sainte-Trinité à Baie-Trinité est à vendre. Si la municipalité refuse de l’acquérir, il sera mis en vente publique afin de prolonger la durée de vie de l’église.

En octobre 2019, l’assemblée de fabrique de la paroisse a interpellé la municipalité pour vérifier son intérêt à acheter le presbytère pour y réaliser d’éventuels projets.

« Avant de le mettre à vendre at large, comme il est au cœur du village, on voulait vérifier si la municipalité n’était pas intéressée. Il y a de quoi à faire, il s’agit de trouver un beau projet », explique la présidente de l’assemblée, Danielle Dumont. Elle pense notamment à un café-rencontre et une salle d’exposition pour les artisans du village.

Du côté de la municipalité, le maire Étienne Baillargeron avait réclamé un délai pour répondre à la proposition, rentrée en plein travail de préparation des prévisions budgétaires 2020. Aussi, la tutelle n’était pas encore levée à ce moment-là.

« Dans les prochaines semaines, on va se pencher là-dessus pour savoir si la municipalité veut faire de quoi ou non avec le presbytère », confirme M. Baillargeon.

Manque d’argent

Situé à côté de l’église, le presbytère est complètement vide depuis le départ, voilà environ quatre ans, des deux dernières religieuses à y avoir habité.

Le prix de vente de l’immeuble est fixé à 68 000 $, soit autour de l’évaluation municipale. Les revenus découlant de la vente doivent permettre de garder ouverte l’église Sainte-Trinité, menacée de fermeture à court et moyen terme en raison du peu de rentrées d’argent provenant des paroissiens, de plus en plus rares à assister aux célébrations.

« Comme toutes les églises du Québec, on est en difficultés financières. Ça prend ça (la vente), car on ne veut pas fermer notre église. Si on pouvait étirer ça pendant une dizaine d’années en vendant le presbytère et en faisant la messe en bas », indique Danielle Dumont, qui se croise les doigts pour qu’un acheteur se manifeste, que ce soit la municipalité ou un particulier.

Depuis deux ans, les célébrations sont d’ailleurs effectuées au sous-sol de l’église pendant la froide saison pour une question d’économie de chauffage. En haut, le thermostat est maintenu le plus bas possible.

En 2018 et en 2019, la messe de Noël a cependant été célébrée au rez-de-chaussée de l’église, qui était d’ailleurs remplie dans la soirée du 24 décembre dernier. Les funérailles sont également célébrées en haut.

« Le bâtiment est beaucoup trop gros pour le nombre de paroissiens qui s’en servent. C’est un gros bateau pour pas beaucoup de monde », martèle la présidente.

Travaux de 100 000 $

Le lieu de culte aurait besoin d’imposants travaux évalués à au moins 100 000 $, notamment à sa toiture et au système de chauffage, mais il est hors de question de les réaliser. L’assemblée de fabrique n’a tout simplement pas d’argent.

Dans un monde idéal, la municipalité acquerrait le presbytère et « peut-être qu’un jour elle prendrait l’église aussi ».

Si le presbytère est acquis par un particulier, sa vocation pourrait emprunter diverses avenues. « On ne sait jamais, des Européens vont peut-être acheter ça pour en faire un bed & breakfast », lance Mme Dumont. À Armagh dans la région de Chaudière-Appalaches, le presbytère en est d’ailleurs devenu un.

La présidente rappelle aussi que certaines églises ont été transformées en distillerie ou même en gym.

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