La Régie passera finalement au compostage

Par Steeve Paradis 10:17 AM - 29 janvier 2020
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Le vice-président et le président de la RGMRM, Yves Montigny et Yoland Émond, en compagnie de la directrice générale de l’organisme, Isabelle Giasson.

Enfin, s’écrieront plusieurs personnes. D’ici 2022, la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan (RGMRM) passera finalement au compostage. L’organisme vient de déposer un projet de construction d’une plateforme de compostage à son site de Ragueneau, où se trouve le lieu d’enfouissement technique (LET).

La Régie n’a guère le choix d’aller dans ce sens, car d’ici 2022, le gouvernement québécois rendra obligatoire la collecte des matières organiques et pénalisera les régies qui enfouiront ces matières plutôt que de les destiner au compostage.

Le projet, dans son état actuel, est évalué entre 2,5 et 3 M$. Mais ce montant sera rapidement récupéré dans la durée de vie du lieu d’enfouissement technique, communément appelé dépotoir.

« Au moins la moitié du contenu de la poubelle va à l’enfouissement, c’est donc au moins 50 % qu’on va détourner du LET pour mettre sur notre site de compostage », a notamment soutenu le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, aussi vice-président de la RGMRM, citant des chiffres de Recyc-Québec. « Les matières organiques, ce n’est pas un déchet, c’est une ressource », de renchérir la directrice générale de l’organisme, Isabelle Giasson.

Cette dernière dit souhaiter que pour le début du service de collecte de matières organiques, la Régie aille chercher entre 20 et 25 % du contenu des poubelles, ce qui correspond environ à 1 500 tonnes de matières annuellement détournées du LET. « Être optimiste, on peut parler de 4 000 tonnes dans 5 ans », a-t-elle ajouté.

Subventions

Pour la construction de la plateforme de compostage, la RGMRM pourra recevoir une subvention totalisant 50 % des coûts en provenance du Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage. Pour ce qui est de l’achat des bacs bruns, dans lequel les citoyens déposeront leurs matières organiques, ils peuvent être subventionnés à hauteur de 33 %.

Et pour ceux et celles qui pensent que cette nouvelle collecte leur compliquera la vie, la directrice générale assure que la formule à savoir si ça se composte ou non est plutôt simple. « Tout ce qui se mange et tout ce qui se cultive, ça se composte. »

Outre la prolongation de la durée de vie du LET, Mme Giasson rappelle qu’en évitant d’enfouir les matières organiques, on évite aussi du coup l’émission de méthane, un gaz polluant engendré par la décomposition de ces matières à travers le reste des déchets.

Afin d’assurer le succès de cette future collecte, la participation de la population est essentielle, a souligné le président de la Régie, Yoland Émond, également maire de Chute-aux-Outardes.

Ainsi, les huit municipalités membres de la RGMRM se sont engagées à utiliser le compost produit à Ragueneau dans l’aménagement de leurs espaces verts. L’organisme redistribuera aussi du compost aux citoyens qui en feront la demande.

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