COVID-19 : la téléréadaptation pour désengorger les urgences

Revenue prématurément d’un voyage familial en Colombie, la physiothérapeute de La Malbaie Myriam Ouellet est confinée à domicile. Soucieuse de ne pas abandonner sa clientèle en ces temps pour le moins stressants, elle a répondu positivement à l’appel de son ordre professionnel et offre de la « téléréadaptation » pour la durée de la pandémie.

La famille de Myriam Ouellet se trouvait en Colombie depuis trois semaines quand les échos de la COVID-19 se sont faits de plus en plus insistants. « On ne devait revenir que le 6 avril, mais le gouvernement canadien fermait la frontière le 31 mars, donc nos billets ne fonctionnaient plus. On a acheté des billets pour le 25 mars, mais là, c’est la Colombie qui annoncé la fermeture de ses frontières pour le 22 mars, alors on a cherché un vol d’un aéroport à l’autre avant de finalement pouvoir rentrer le 21 mars », résume Myriam Ouellet.

Toute la famille est en confinement depuis l’atterrissage, mais tout le monde se porte bien jusqu’ici, ce qui a poussé Myriam Ouellet à reprendre le travail durant sa période de quarantaine.

« J’ai décidé de reprendre le travail. Mes employés sont sur l’assurance-emploi et je ne peux pas me rendre à la clinique parce que je suis en confinement jusqu’au 4 avril, mais j’ai décidé de commencer à offrir la téléréadaptation de chez moi, même si c’est un peu plus compliqué avec les enfants. Je les envoie jouer dehors », rigole-t-elle.

Évidemment, la physiothérapie implique normalement le toucher et la téléréadaptation a ses limites, mais Myriam Ouellet est d’avis qu’elle peut être bénéfique.

« Ce n’est pas pour tous les types de clientèle ou de problématique. En physio, on touche beaucoup, ce qui est exclu ici, mais je peux donner des conseils comme quoi faire en cas d’entorse par exemple. Je peux suggérer des exercices et en faire la supervision. Le but est aussi de rassurer les clients », indique-t-elle.

L’ordre des physiothérapeutes recommande notamment la téléréadaptation pour désengorger les urgences, soutient Mme Ouellet. «Les urgences ont bien d,autres problèmes à régler que des foulures, par exemple. Dans plusieurs cas, on peut éviter à un patient de se rendre à l’urgence s’il s’agit d’un problème mineur, ne serait-ce qu’en le rassurant, ou en lui indiquant quoi faire : mettre de la glace ou de la chaleur, protéger la blessure ou au contraire bouger pour éviter l’ankyse…” …. », illustre Myriam Ouellet.

Pour l’instant, Mme Ouellet  offre la téléréadaptation surtout en cas d’urgence, à partir de chez elle. A partir du 4 avril, elle sera cependant en poste de sa clinique.

Pour la physiothérapeute aussi, il s’agit d’une adaptation. « J’ai déjà fait quelque chose semblable avec une cliente qui se trouvait outremer que j’avais réussi à dépanner… Mais avec une plateforme web, c’est une première. Notre ordre professionnel nous en a proposées quelques une et dans les forums,les commentaires disaient que Medexa était celle qui est la mieux faite. Jusqu’ici, ça se passe vraiment bien », conclut la physiothérapeute pour qui cette solution n’est pas qu’un pis aller.

Bon à savoir
Plusieurs interventions en physiothérapie peuvent être propices à des services de téléréadaptation
-Exercices de mobilité, de force et d’équilibre
-Exercices respiratoires et cardiovasculaires
-Exercices fonctionnels
-Éducation, enseignement et dépistage
-Surveillance de l’évolution d’une plaie -Conseils visant la promotion de la santé ou la prévention des accidents

Assuré ou pas?

La SAAQ a émis le 17 mars 2020 un communiqué confirmant qu’elle remboursera les services de physiothérapie en téléréadaptation pour les personnes accidentées qui auront été évaluées en personne au préalable. La décision d’un assureur de rembourser les services de physiothérapie offert par téléréadaptation revient à l’assureur privé, selon le contrat d’assurance conclu avec son assuré.
(Source: Association québécoise de la physiothérapie aqp.quebec)

Le gouvernement a mis de nombreuses mesures en place en lien avec la COVID-19, dont la couverture, par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), des services de santé liés à la COVID-19 fournis par correspondance ou par voie de télécommunication.