Le photographe Jean-Paul Fouquet n’est plus

Par Charlotte Paquet 6:01 AM - 31 mars 2020
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Jean-Paul Fouquet est décédé dans son sommeil dans la nuit du 26 au 27 mars. Il avait 92 ans.

Jean-Paul Fouquet n’est plus. Celui qui a travaillé comme photographe de presse à Baie-Comeau pendant des dizaines d’années s’est endormi le soir du 26 mars pour ne plus se réveiller. Il avait 92 ans.

« Sincèrement, il était tanné de vivre, son corps était fatigué », raconte Josée Fouquet, benjamine de cette famille de huit enfants.

Ses 92 ans, le défunt, qui partageait sa vie avec Yolande Gagné depuis plus de 20 ans, venait tout juste de les célébrer le 16 mars. Pour l’occasion, toute la famille s’était réunie pour le fêter. Selon Josée Fouquet, son père avait alors confié qu’il espérait ne pas passer 2020.

Celui qui s’installait quasi quotidiennement au volant de son véhicule pour se rendre prendre son café avec des connaissances souffrait du confinement obligatoire imposé aux personnes âgées de 70 ans et plus en raison de la pandémie de COVID-19. Pour cet homme qui a passé sa vie dans le public, être pris entre quatre murs était difficile à supporter.

Après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral il y a quelques années, Jean-Paul Fouquet s’en était bien remis dans les circonstances. Ces derniers temps, c’est son audition qui lui causait un peu d’ennuis.
« On l’a eu longtemps et on en a profité », conclut sa fille.

Bon vivant et vaillant

S’il y a quelqu’un qui a bien connu le disparu, c’est bien Paul Brisson, le grand manitou du monde des hebdomadaires dans la Manicouagan et la Haute-Côte-Nord. Au lancement du Plein Jour sur la Manicouagan en 1976, il l’embauchait comme photographe et vendeur de publicité, comme on appelait à l’époque les conseillers publicitaires d’aujourd’hui.

Ce que Paul Brisson retient de Jean-Paul Fouquet, c’est son côté vaillant et bon vivant. « Il n’arrêtait pas. C’était incroyable le volume de photos qu’il pouvait sortir dans une fin de semaine », se rappelle-t-il.

« C’était un bon vivant, un excellent vivant et il aimait les femmes », ajoute M. Brisson, tout en soulignant le côté très social de Jean-Paul Fouquet.

Force de la nature

Le journaliste retraité Raphaël Hovington a bien connu le défunt, qu’il a décrit comme une véritable force de la nature dans une publication partagée sur sa page Facebook.

« Je vais conserver de lui le souvenir d’un photographe dévoué qui aimait les gens », a écrit celui qui l’a côtoyé dès le début de sa carrière en 1975. « M. Fouquet ne calculait pas son temps. Il était très proche des groupes et photographiait de multiples activités. Jamais il ne se plaignait même si on l’invitait pour 21 h alors que tout débutait à 22 h. »

Rapahël Hovington raconte revoir encore le disparu « sortant de la chambre noire du (journal) Nordic cigarette à la bouche, toussant, et fier de nous montrer ses dernières planches. »

« Au revoir M. Fouquet, je crois que votre nom restera associé pour toujours à l’histoire de Baie-Comeau et des nombreuses personnalités que vous avez immortalisées en diverses circonstances », a conclu l’homme à la belle plume.

Petit aparté, comme journaliste depuis 1982, j’ai aussi connu M. Fouquet. Ce que je retiendrai toujours de lui, c’est sa répartie proverbiale lorsqu’il avait vent que des gens ne se trouvaient pas à leur avantage sur ses photographies. « Une photo, ça ne refait pas les visages », se plaisait-il à répondre.

Fait à noter, un autre de ses anciens collègues de travail lui a également rendu hommage sur sa page Facebook. Le Baie-Comois d’origine Yves Tremblay, à la barre de l’entreprise Photo Hélico et qui multiplie les honneurs dans le milieu des photographes aériens, a remercié Jean-Paul Fouquet pour tout ce qu’il lui a apporté.

« Merci Jean-Paul de m’avoir donné ma première chance, m’avoir montré comment avoir de la classe, de l’entregent, comment être professionnel et persévérant, ponctuel et autonome. (…) Je te dois tellement », a écrit le résident de l’Estrie.

La date des funérailles de M. Fouquet sera connu ultérieurement.

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