COVID-19 : les familles endeuillées optent pour le report des funérailles

Par Charlotte Paquet 6:00 PM - 1 avril 2020
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Comme tant d autres entreprises funéraires au Québec, Serena, maison funéraire Josée Gagné propose aux familles de reporter les funérailles de leurs proches qui viennent de décéder.

Le Québec a beau être sur pause et les rassemblements interdits en raison de la COVID-19, la vie continue. Mais pour certains, cette vie s’arrête aussi et des familles en deuil doivent se résoudre à patienter plusieurs semaines, voire quelques mois, avant de célébrer les funérailles de l’être cher disparu.

Chez Serena, maison funéraire Josée Gagné à Baie-Comeau, en date du 1er avril, 10 familles étaient en attente de franchir cette dernière étape du rituel funéraire. Dix en deux semaines environ. C’est donc dire que le nombre pourrait exploser si la situation actuelle perdure.

Mme Gagné se fait cependant rassurante. Les familles ne sont pas laissées en plan. Dès qu’un décès survient, elles sont prises en charge pour les arrangements funéraires, notamment la préparation des documents légaux. « On va tout faire pour les aider et les soutenir. On est là quand même. »

L’interdiction des rassemblements incite cependant l’entreprise funéraire à proposer le report des funérailles, même si elle fait partie des services essentiels. « On suggère aux gens d’attendre, car ils auront au moins leur monde autour d’eux pour passer le deuil », indique la thanatologue.

Mais s’il arrive qu’une famille insiste pour voir dans l’immédiat l’urne, dans le cas d’une crémation, ou le corps, dans le cas d’un embaumement, elle sera entendue. « Mais ce serait contrôlé et limité », assure la propriétaire en faisant référence aux consignes sur la distanciation physique et le nombre de personnes. Jusqu’à maintenant, la situation ne s’est cependant pas présentée.

Pandémie ou non, des familles éprouvées par le décès d’un proche à cette période-ci de l’année préfèrent parfois attendre les mois de mai ou juin pour la célébration des funérailles puisque la mise en terre peut alors se faire en même temps.

Pelleter par en avant

« Moi, j’accumule. Je suis en train de pelleter par en avant », admet Josée Gagné en faisant référence aux décès en attente de la dernière étape du rituel.

Une fois que la vie aura repris son cours et que la crise sanitaire sera derrière, les familles seront contactées une à une, en partant du premier décès, pour convenir d’une date de funérailles. S’il y a encore restrictions sur le nombre de personnes dans un rassemblement, elle fera avec.

D’autres décès surviendront d’ici la levée des mesures. D’autres familles éplorées voudront peut-être boucler la boucle le plus vite possible. Mme Gagné s’inquiète un peu de la réaction éventuelle de certaines qui souhaiteront que les funérailles de leur proche soient les premières à être célébrées.

Lors d’une célébration au salon funéraire, des funérailles peuvent se tenir sept jours sur sept. Si la célébration se tient à l’église, il est question de six jours sur sept, le dimanche étant exclu.

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