De l’esthétique et la coiffure à l’entretien ménager le temps de la pandémie

Par Charlotte Paquet 6:00 PM - 14 avril 2020
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Marlène Poirier (à gauche) et Johanne Gagné ont troqué leur chaise de coiffure et d’esthétique pour occuper un emploi en entretien ménager, le temps de retrouver leurs clientes. L’une travaille à l’Hôpital Le Royer et l’autre pour Clean International.

L’une est esthéticienne, l’autre coiffeuse. Les deux gagnent toutefois leur croûte comme préposées à l’entretien ménager depuis quelques semaines. Pour Johanne Gagné et Marlène Poirier, pas question de tuer le temps à la maison en attendant que le Québec sorte de sa torpeur et que la crise du coronavirus s’estompe.

« Moi, ça ne me tentait pas de rester chez nous. En plus, on ne peut à peu près rien faire. On est des filles vaillantes, notre génération, Marlène, comme moi », explique Johanne Gagné, qui a été embauchée par l’entreprise Clean International. Dans son quotidien, la quinquagénaire s’attelle principalement à des tâches de désinfection.

L’existence de postes disponibles, l’esthéticienne à son compte l’a appris d’une amie serveuse en restauration qui s’est convertie dans l’entretien ménager le temps que la pandémie de COVID-19 passe.

Johanne Gagné a sauté sur l’occasion. « Je me suis dit moi, j’ai cette job-là et je vais continuer à payer mes affaires », raconte celle dont le conjoint travaille toujours, mais pour qui l’autonomie est très importante. Elle dit d’ailleurs gagner plus que ce que lui aurait donné la Prestation canadienne d’urgence du gouvernement fédéral.

À quelques années de sa retraite, l’esthéticienne a fait le choix de travailler trois jours par semaine. Là, elle est en poste 40 heures par semaine sur cinq jours. « Je me suis dit que c’était juste pour une période et que j’allais y aller quand même. »

Se préparer au pire

Marlène Poirier a troqué sa chaise et ses clientes du salon de coiffure pour aller travailler à l’Hôpital Le Royer au service d’hygiène et salubrité.

Quand Le Manic l’a rencontrée, sa première semaine n’était pas terminée. « Je me suis dit que si ça durait longtemps (l’interdiction de pratiquer son métier en raison du coronavirus), je serais mieux de travailler et de me gagner un salaire », précise-t-elle, en soulignant au passage que la prestation fédérale de 2 000 $ par mois imposable ne lui souriait guère.

La coiffeuse est contente de son choix. Elle dit réaliser bien des choses dans son nouveau milieu de travail. « Humainement, je suis dans l’action. C’est quelque chose. Chapeau au centre de santé. C’est incroyable tout ce qu’ils (les travailleurs) peuvent faire en même temps. »

Selon Marlène Poirier, une fois plongée dans l’action, il n’y a plus de titres et tout le monde s’aide. « Je me sens valorisée et je suis impressionnée par ce que je vois. »

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