L’usine de Baie-Comeau reste une priorité pour Mason Graphite, assure l’entreprise

Par Steeve Paradis 6:05 AM - 14 avril 2020
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La direction de Mason Graphite assure que le projet de construire une usine de traitement du graphite sur ce terrain à Baie-Comeau est toujours prioritaire pour la compagnie, même si tous les indicateurs tendent en direction contraire pour l’instant.

La direction de Mason Graphite garantit que son virage vers la seconde transformation, au détriment pour l’instant du projet d’usine de traitement du graphite à Baie-Comeau et de la mine du lac Guéret, n’est qu’un fâcheux concours de circonstances. Ses plans d’investissements dans la Manicouagan figurent encore dans le modèle d’affaires.

« Le projet de première transformation n’est surtout pas abandonné. Ça demeure pour nous un projet prioritaire », a assuré le vice-président au développement du procédé chez Mason, Jean L’Heureux, même si tous les indicateurs tendent en direction contraire.

« L’avantage concurrentiel de Mason, c’est d’avoir la première et la deuxième transformation. Là, c’est seulement l’ordre (de développement) qui change » a précisé celui qui est responsable de l’ensemble des opérations de l’entreprise.

« La vision de départ était de faire la première transformation en premier et la seconde en second, mais là, le prix de la matière première est au plus bas et la rentabilité ne pourrait pas être au rendez-vous », d’enchaîner M. L’Heureux, en entrevue avec Le Manic.

Longue mise sur la glace

Le vice-président exécutif convient que la recherche de financement, déjà difficile avant la pandémie, est carrément impossible présentement et que dans les circonstances, Mason se doit d’avoir rapidement un produit à offrir et ainsi se mettre sur le marché, d’une façon ou d’une autre, parce que la mise sur la glace du projet de l’usine de Baie-Comeau peut être longue.

« D’ici quelques années, les prix du graphite vont assurément remonter. Mais c’est difficile à dire si ça va être dans deux, trois ou cinq ans. C’est aussi difficile à savoir comment la crise actuelle va influencer l’ensemble des marchés », fait valoir le vice-président.

« Les spécialistes s’entendent pour dire que la demande pour les véhicules électriques va diminuer un temps, mais la tendance lourde s’en va vers ce développement et ça va prendre du graphite pour les batteries lithium-ion. En quelle année va se produire cette augmentation? Ça reste à voir », a-t-il poursuivi.

Encore à définir

Pour ce qui est du projet de seconde transformation, les contours restent encore à définir. « Quand on a fait nos dernières études, on les a faits avec l’idée que tout serait construit à Baie-Comeau, première transformation d’abord et deuxième ensuite. Maintenant, si on part avec la seconde transformation, la logistique change », lance Jean L’Heureux.

Ce dernier ne se dit pas en mesure de préciser où sera située cette usine de seconde transformation de Mason Graphite, ni si elle sera alimentée ou non par du graphite en provenance de Chine, comme le craint le chef du Conseil des Innus de Pessamit, René Simon.

« C’est aussi difficile de dire quand tout ça sera opérationnel. Ça va dépendre jusqu’où on veut aller », de souligner M. L’Heureux, indiquant au passage qu’il y a trois étapes dans la seconde transformation du graphite, soit la purification, la sphéronisation et l’enrobage, et qu’une entreprise peut faire une, deux ou trois étapes et pas obligatoirement dans cet ordre. Pour l’instant, l’enrobage serait dans la mire de l’entreprise.

« C’est un report du projet de première transformation, pas un abandon. Le gisement reste là, c’est l’un des meilleurs au monde, à notre avis, et notre procédé est techniquement avancé. (…) On veut rester présents dans la région et on veut toujours travailler avec les gens de la Manicouagan », a conclu le vice-président au développement du procédé.

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