Des proches aidants espèrent retourner en CHSLD

Par Charlotte Paquet 9:47 AM - 21 avril 2020
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Il tarde à Aline Pitre d’obtenir l’autorisation de se rendre auprès de son père de 101 ans, résident du centre d’hébergement et de soins de longue durée N.-A.-Labrie à Baie-Comeau depuis la mi-mars.

Le retour possible de certains proches aidants dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), annoncé la semaine dernière, fait son chemin sur la Côte-Nord, comme ailleurs au Québec. Aline Pitre est de celles qui ont fait connaître leurs intentions.

Jeudi dernier, soit deux jours après le message du premier ministre François Legault, entre 5 et 10 proches aidants de la région avaient levé la main.

Faut-il rappeler que dès le début de la crise de la COVID-19, le gouvernement a interdit toute visite dans les CHSLD afin de limiter la propagation du virus. Du jour au lendemain, des personnes habituées à visiter et prendre soin d’un proche quasi quotidiennement en ont été empêché.

Afin de composer avec du personnel qui en a plein les bras dans plusieurs endroits, François Legault a assoupli sa directive de mars, quoique des critères bien précis devront être respectés avant de donner accès à nouveau aux proches aidants qui veulent donner un coup de main.

Une famille qui a hâte

Même si elle n’avait pas encore levé officiellement la main vendredi en raison d’une décision qui lui semblait manquer un peu de clarté, Aline Pitre, de Baie-Comeau, a hâte de revoir son père de 101 ans. Il est hébergé au CHSLD N.-A.-Labrie de Baie-Comeau depuis le début du confinement après y avoir été transféré, lui qui venait de passer quelques mois hospitalisé à la suite d’un accident vasculaire cérébral.

Mme Pitre, sa sœur et son frère se rendaient au chevet de leur père sur une base régulière. Là, ça fait près de six semaines qu’ils ne l’ont pas vu et n’ont pas pu « lui laver les yeux, ajuster son lit, lui apporter son journal ou des petites gâteries comme du sucre à la crème », comme ils le faisaient à l’hôpital.

Comme le centenaire est sourd, les appels téléphoniques sont quasi impossibles. Les nouvelles de leur père, la famille les prend donc auprès du personnel, qui a confirmé qu’il s’est bien adapté.

« On espère pouvoir aller le visiter. Nous, on souffre de ne pas le voir, mais on a peur aussi que lui vive de la détresse psychologique », indique Aline Pitre, tout en soulignant que le centenaire souhaitait être admis dans cette résidence. « Ma mère et mes deux tantes sont décédées à N.-A.-Labrie. »

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