Retour en classe : le syndicat des enseignants crie à l’improvisation

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 2 mai 2020
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Rémi Therriault préside le Syndicat de l enseignement de la Haute-Côte-Nord. Photo Facebook

Le retour à l’école sur une base volontaire pour les élèves du primaire s’en vient à grands pas. Le jour J est fixé pour le lundi 11 mai, mais l’incertitude plane toujours chez le personnel enseignant en raison du côté « brouillon » et « girouette » du gouvernement provincial, déplore Rémi Therriault.

Président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord, M. Therriault, qui représente 500 membres sur le territoire de la Commission scolaire de l’Estuaire, (CSE), n’en revient pas de la façon dont ça se passe. Il en veut au caractère improvisé de cette décision, selon lui, et du peu de soutien apporté pour répondre à la commande.

Six jours après l’annonce de Québec, les questions sur l’organisation du travail restent nombreuses. « Combien d’enseignants pourront retourner, combien d’autres ne le pourront peut-être pas? », s’interroge M. Therriault en faisant référence aux 60 ans et plus et à ceux ayant des problèmes respiratoires.

« Qui va avoir son titulaire, qui aura un autre enseignant? », ajoute-t-il en pensant aux groupes d’élèves qui pourraient être scindés afin de respecter la distanciation physique de deux mètres et la limite imposée de 15 jeunes par salle de classe. Le nombre d’élèves qui reprendront le chemin de l’école reste à déterminer puisque les parents ont jusqu’au lundi 4 mai pour faire connaître leur choix.

Le président affirme avoir été surpris de la rapidité du gouvernement à rouvrir les écoles et du court délai accordé pour l’organisation. « On aurait aimé que ce soit plus réfléchi », ajoute celui qui attend un document de la Commission sur les normes, l’équité, la santé et la sécurité au travail (CNESST) pour donner des balises dans l’aménagement des écoles. `

Parmi les mesures qui pourraient être prises, il pense à des flèches au sol pour diriger la circulation et éviter que des enfants se croisent ou encore à des stations de désinfection des mains à l’entrée des établissements.

Hâte, mais…

Selon lui, les enseignants ont hâte de revoir leurs élèves, mais en même temps, ils peuvent être stressés de retourner au travail après toutes ces semaines de mesures draconiennes de confinement. « On a l’impression que le gouvernement agit comme une girouette », laisse tomber Rémi Therriault, qui assure cependant la CSE de sa collaboration pour réussir le retour.

La question du port du masque par les enseignants l’interpelle aussi. Il souhaiterait que ses membres puissent y avoir accès, quoique le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a été clair là-dessus : il n’est pas question pour Québec de les fournir.

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