Accident de travail chez ArcelorMittal : la CNESST blâme une gestion du travail déficiente

Par Steeve Paradis 4:15 PM - 7 mai 2020
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C’est dans ce tunnel qu’un travailleur d’ArcelorMittal a perdu la vie en septembre dernier aux installations du Mont-Wright. Photo CNESST

Une gestion de travail déficiente dans les tunnels souterrains de l’entreprise et une panne générale d’électricité qui s’est avérée funeste sont en cause dans le décès d’un travailleur et les blessures d’un autre aux installations de la minière ArcelorMittal au Mont-Wright, le 22 septembre 2019.

Ainsi en a conclu la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dans son rapport d’enquête sur l’accident qui a coûté la vie à Vincent Bigonesse, un soudeur originaire de l’Estrie. Un collègue mécanicien à l’entretien industriel a aussi été blessé.

Au moment de l’accident, les deux hommes se trouvaient dans un tunnel souterrain afin de réparer une fuite à la tuyauterie d’une pompe. Sur le chemin du retour, une panne électrique les a plongés dans l’obscurité. Sachant que ces pannes provoquent l’inondation des tunnels, ils se sont dirigés vers le tunnel principal pour ensuite se rendre à l’une des sorties.

Toutefois, une vague les a fait chuter et les a emportés jusqu’à l’autre extrémité du tunnel. Les deux travailleurs ont été secourus pour être transportés au centre hospitalier mais à cet endroit, on n’a pu que constater le décès de M. Bigonnesse.

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à ArcelorMittal l’accès au tunnel principal et aux tunnels secondaires des épaississeurs 1 et 3 « parce que l’énergie hydraulique n’y était nullement contrôlée ». L’organisme exigeait aussi qu’un moyen de contrôle permanent de ce genre d’inondations soit soumis avant la reprise des opérations. Quelques jours plus tard, l’entreprise avait pris les mesures nécessaires pour répondre aux attentes de la CNESST.

Pour prévenir ce genre d’accident, l’organisme a recommandé que les travailleurs qui se rendent dans ces tunnels soient informés adéquatement sur les risques liés à leur travail, notamment sur le danger d’inondation en cas de panne électrique.

La CNESST s’est aussi assurée que « l’organisation du travail ainsi que les méthodes, les techniques et les équipements utilisés pour l’accomplir sont sécuritaires ».

Les conclusions de cette enquête seront aussi transmises à l’Association minière du Québec et l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur minier.

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