L’aide financière se fait attendre pour la garde en milieu familial privé

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 12 mai 2020
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Jessica Baillargeon a rouvert lundi son service de garde en milieu familial en accueillant un seul enfant, plutôt que les cinq qu’elle a habituellement.

Tout comme leurs collègues du réseau des centres de la petite enfance, les responsables de service de garde en milieu familial privé et non reconnu ont rouvert leurs portes lundi. Par contre, elles n’ont toujours pas reçu la garantie d’une compensation financière pour la baisse des ratios du nombre d’enfants à accueillir d’ici au 22 juin, contrairement aux autres.

Fondée en janvier 2019, l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés du Québec (AQMFEPQ), qui compte plus de 500 membres dans la province, dénonce le peu de cas à son endroit du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. Sept de ses membres résident sur la Côte-Nord, dont quatre à Baie-Comeau.

Les responsables sont furieuses que Québec n’ait pas annoncé une mesure d’aide financière pour les pertes qu’elles encaisseront par le ratio limité à quatre enfants, plutôt que les six habituels. Le ministre Lacombe devait pourtant se commettre à ce sujet au plus tard à la fin de la semaine dernière, mais cela n’est pas venu.

Des témoignages

« Moi, je commence et j’accepte un seul enfant pour avoir ma Prestation canadienne d’urgence. Sinon, je ne rentre pas. Je n’ouvrirai pas pour travailler à perte », explique Jessica Baillargeon, de Baie-Comeau, qui accueille normalement cinq enfants puisqu’elle est maman d’un petit garçon.

« Oui, j’aurais été à perte de travailler avec quatre enfants », assure Mme Baillargeon, qui affirme avoir préparé sa maison en conséquence des nouvelles consignes sanitaires liées à la pandémie de coronavirus et avoir en main tout le matériel de protection nécessaire, acquis sans aide gouvernementale.

Malgré tout, il y a un stress à rouvrir un service de garde en période de pandémie, dit-elle. Et cela explique une partie de la décision de plusieurs responsables en milieu familial de ne pas rouvrir, en plus du manque à gagner.

Tout ça, précise l’éducatrice, pénalise bien des parents qui ne peuvent retourner travailler en raison de l’absence de service de garde pour leurs enfants. « C’est pas drôle pour ces parents-là », souligne celle qui se dit régulièrement interpellée par des parents qui cherchent un milieu de garde pour leurs petits.

Tina Vaillancourt, également membre de l’AQMFEPQ à Baie-Comeau, a rouvert son service de garde lundi en accueillant deux enfants d’une même famille plutôt que les cinq qu’elle reçoit habituellement. Elle réclame également une compensation financière.

Mme Vaillancourt insiste sur le fait que les milieux privés, donc qui ne sont pas accrédités par un bureau coordonnateur, respectent les consignes du ministère de la Famille, notamment au chapitre des obligations de formation ou de la sécurité des lieux.

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