Les écoles de conduite doivent aussi s’adapter

Par Charlotte Paquet 2:59 PM - 13 mai 2020
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Marie-Ève Joncas et Éric Lévesque, copropriétaires de l’École de conduite Tecnic, offrent les cours théoriques par visioconférence depuis la mi-avril, mais attendent avec impatience le signal du gouvernement duQuébec pour la reprise des cours pratiques. Photo courtoisie

« Pour le gouvernement, les cours de conduite ne sont pas un service essentiel, mais pour un jeune de 16, 17 ans, ça l’est. »

Copropriétaire de l’École de conduite Tecnic de Baie-Comeau, Marie-Ève Joncas a hâte que Québec autorise la reprise des cours pratiques. Elle et son conjoint Éric Lévesque, copropriétaire et instructeur, se croisent les doigts pour le mois de juin. « On est prêts. On a des masques d’achetés », souligne la dame.

Jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre la pratique, ils offrent de la formation théorique grâce à la plateforme de visioconférence Zoom, dont la popularité a explosé depuis le confinement mi-mars.

Après avoir interdit au duo Joncas-Lévesque d’offrir des cours théoriques à distance, le groupe Tecnic a changé son fusil d’épaule à la mi-avril.

« Ça nous permet de rattraper notre retard. On débute aussi des cours de théorie et on donne des rendez-vous pour la livraison des livres », souligne Mme Joncas. Les cours de conduite automobile s’étendent sur une période d’un an et couvre 12 formations théoriques totalisant 24 heures et 15 de formation pratique.

Avec l’arrivée du printemps, les cours de moto, scooter et véhicule de type Spyder recommencent aussi à être populaires. La semaine dernière, un cours pour Spyder a été offert.

« À la fin avril, on a débuté un nouveau cours auto et on en repart un mardi (12 mai). On n’a pas autant d’inscriptions, mais on en donne quand même. À date, les jeunes sont contents », poursuit-elle en soulignant que les instructeurs doivent s’assurer que les jeunes ne jouent pas aussi une partie de PlayStation pendant les cours.

Toujours en attente

De son côté, l’École de conduite Baie-Comeau, membre du regroupement coopératif ConduiPro, espère offrir le plus vite possible ses cours théoriques en ligne.

« Je trouve que les dirigeants (de ConduiPro) ne sont pas vite vite. Depuis le mois de mars, on ne s’en sort pas », reconnaît la propriétaire Sylvie Pineault.

La coopérative québécoise visait l’utilisation de la même plateforme numérique que le ministère des Transports pour ses membres, mais il y avait une question de coûts pour y accéder.

« Zoom, le gouvernement trouve que ce n’est pas un truc sécuritaire. J’avais peur d’utiliser Zoom et que le gouvernement nous dise ensuite que les cours théoriques par Zoom ne soient pas reconnus. »

Mme Pineault regarde pour se tourner vers Meet, le service de visioconférence de Google, pour dispenser les cours théoriques à distance. « Je travaille là-dessus et je travaille aussi à starter les motos. Je me suis fait dire que probablement en juin, on devrait être déconfinés », note-t-elle, tout en rappelant que pour un jeune, le cours de conduite est prioritaire.

Des jeunes déçus

C’est évidemment la déception pour les jeunes qui ont vu leurs cours de conduite subitement suspendus à la mi-mars. Ça l’est d’autant plus pour ceux qui étaient sur le point de terminer leurs formations théorique et pratique et qui comptaient obtenir sous peu leur permis de conduire.

« Il me manquait juste trois cours, un théorique et deux sorties. Si ça dépasse l’été, c’est sûr que ça me pénalise, car je pars aux études et j’y allais avec mon auto », affirme Juliette Dufour, 17 ans, qui partira étudier en Arts et technologie des médias au cégep de Jonquière.

L’élève de l’école Tecnic a pu faire son dernier cours théorique par Zoom et a même fait l’examen théorique de la Société de l’assurance automobile du Québec. Il lui reste la pratique.

Également élève de l’école Tecnic, Félixann Barabé, qui a célébré ses 17 ans le 26 avril, avait tout planifié pour obtenir son permis de conduire en cadeau d’anniversaire. Le coronavirus a changé ses plans.

« J’ai hâte. Ça fait tellement longtemps que j’attends », laisse tomber la jeune fille qui voit dans l’obtention de son permis l’accès à une plus grande autonomie. Elle rappelle d’ailleurs avoir commencé ses cours de conduite dès qu’elle a eu 16 ans justement pour conduire le plus tôt possible.

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