COVID-19 : le maire Montigny vote contre le controversé règlement

Par Charlotte Paquet 10:03 PM - 18 mai 2020
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Sans le dire ouvertement, le maire de Baie-Comeau Yves Montigny a laissé sous-entendre être tombé des nues en entendant le point de presse du CISSS.

Le conseil municipal de la Ville de Baie-Comeau a finalement adopté à la majorité, lundi soir, la controversée modification au règlement sur le bon ordre, la paix et la sécurité publique. Le maire Yves Montigny et les conseillers Mario Quinn et Sylvain Girard s’y sont opposés.

Le nouveau règlement, faut-il le rappeler, permettra à deux employés municipaux membres de l’escouade COVID-19, soit le préventionniste du service des incendies et le préposé aux stationnements, de donner des constats d’infraction à des citoyens qui, dans des lieux publics extérieurs, ne respecteraient pas les consignes sanitaires, comme la règle de distanciation de deux mètres.

« J’ai voté selon mes valeurs. Je crois vraiment que ce n’est pas aux employés municipaux d’intervenir pour donner des contraventions », a expliqué le maire. Selon lui, la remise de constats d’infraction devrait relever uniquement des policiers de la Sûreté du Québec et il est d’avis qu’ils s’acquittent très bien de leur tâche sur le territoire de la ville de Baie-Comeau en lien avec la situation de pandémie.

« Je ne suis pas un maire de répression. Je souhaite vraiment travailler en bienveillance, puis travailler en prévention », a martelé M. Montigny, tout en notant que la démocratie étant ce qu’elle est, les membres du conseil municipal se sont exprimés. Même s’il n’avait pas l’obligation d’exercer son droit de vote étant donné qu’il n’avait pas à trancher, le maire a tenu tout de même à le faire.

La situation évolue

Il faut dire que lors des premières discussions au sujet de l’élargissement des pouvoirs de l’escouade au début du mois d’avril, le décret gouvernemental en vigueur était très différent de ce qu’il est aujourd’hui. Il était normal à ce moment-là de se pencher sur le sujet, a souligné M. Montigny.

« Au début, pour démarrer le processus démocratique de réflexion sur un projet de règlement, j’étais d’accord », a admis l’élu. Cependant, au fil du temps et avec l’évolution de la situation, il n’est plus pertinent, considère-t-il.

Comme l’a rappelé M. Montigny, le premier ministre François Legault a d’ailleurs confirmé lundi, le jour même de l’adoption du nouveau règlement municipal, que des assouplissements sur la question des rassemblements seraient annoncés dans les prochains jours.

D’autres municipalités au Québec ont bel et bien modifié leur réglementation dans la foulée de la mise en place de consignes sanitaires pour limiter la propagation du coronavirus, mais, a noté le maire, aucune n’est desservie par la Sûreté du Québec. Toutes ont donc leur propre service de police, auquel ils ont élargi les pouvoirs.

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