Quand retournerons-nous au cinéma?

Par Steeve Paradis 9:30 AM - 20 mai 2020
Temps de lecture :

Les deux Ciné-Centres de la Côte-Nord, dont celui de Baie-Comeau (photo), trouvent le temps long durant cette pandémie.

La culture dans son ensemble est particulièrement frappée par la crise de la COVID-19, on le sait, et parmi toutes les entreprises qui n’ont toujours pas repris leurs activités, les cinémas ne sont pas les moindres. Et contrairement aux bars et aux restaurants, ils ne seraient probablement pas pris d’assaut s’ils rouvraient rapidement.

« Même si on ouvrait demain matin, on n’aurait peut-être pas quatre films à présenter », d’indiquer Claude Rémillard, gestionnaire des Ciné-Centres de Baie-Comeau (quatre salles) et de Sept-Îles (trois salles).

« Il faut comprendre qu’en Amérique du Nord, le cinéma est contrôlé par les États-Unis et tous les blockbusters prévus pour cet été, comme le dernier James Bond ou Top Gun, ont pour l’instant été repoussés aux Fêtes », a-t-il expliqué.

« Donc, ça dépend d’eux. Si les États-Unis se déconfinent, ils vont probablement sortir leurs films. La situation change chaque jour mais si on ouvrait tout de suite, on n’aurait pas de films à présenter », enchaîne le gestionnaire en mentionnant toutefois que les cinéphiles auraient possiblement quelques productions québécoises à se mettre sous la dent.

La disponibilité des films est donc le premier problème des salles de cinéma, croit M. Rémillard. Le second est le même pour bien des entreprises. « La distanciation sociale, ça risque d’être très compliqué », a-t-il soutenu en signalant en contrepartie « qu’avant qu’on nous ferme, on avait déjà pris des mesures, comme ne pas vendre plus que la moitié des places ».

Numéroter les sièges

Comme solution, Claude Rémillard fait valoir que les cinémas pourraient faire comme les théâtres et numéroter les sièges « et ne pas vendre ceux autour à moins de deux mètres ». Mais du même souffle, il se demande si « avoir des salles remplies à 30 ou 35 % de leur capacité, est-ce viable? »

Le gestionnaire pense aussi que les établissements qu’il gère sur la Côte-Nord pourraient être dans les premiers à rouvrir, étant donné que l’infection semble contrôlée dans la région. « On pourrait alors exiger une preuve de résidence pour contrôler », a-t-il fait valoir.

Outre ses collègues du monde du cinéma, M. Rémillard a également une pensée pour les restaurateurs et les tenanciers de bars qui, pour la plupart, ont des frais fixes à supporter et pas de rentrée d’argent. « On ne s’en sortira pas tous », croit-il.

L’homme d’affaires confie au passage que les cinémas sur la Côte-Nord, «  ce n’est pas la poule aux œufs d’or, mais c’est viable. On ne peut toutefois pas avoir un an de loyer en retard et penser qu’on va s’en tirer sans problème ».

En conclusion, Claude Rémillard estime que personnellement, il aimerait bien que les cinémas revivent d’ici la fin juin, « mais je ne m’attends pas à ce que ça rouvre avant la fin de l’été ».

Partager cet article