Monsieur le curé se cherche un job

Par Johannie Gaudreault 11:00 AM - 3 juin 2020
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Le curé de Colombier, Forestville et Portneuf-sur-Mer, Irénée Girard, est à la recherche d’un emploi puisqu’il n’a plus de revenus depuis le 14 mai, en raison de la fermeture des lieux de culte. D’ici là, il devra faire appel à la Prestation canadienne d’urgence.

Irénée Girard, prêtre de Colombier, Forestville et Portneuf-sur-Mer, n’a plus aucun revenu depuis le 14 mai. Les lieux de culte ayant été fermés dès le début de la pandémie de la COVID-19, des heures de travail payées, il n’en fait plus.

C’est pourquoi il a décidé de se trouver un emploi le temps que les églises rouvrent leurs portes à la population.  « Avec les valeurs que ma famille m’a transmises, l’assurance chômage est vraiment une aide de dernier recours. J’aimerais mieux travailler que demander la PCU (Prestation canadienne d’urgence) », dévoile le prêtre, qui vit cette situation pour la première fois dans toute sa carrière.

M. Girard a déjà commencé des démarches de recherche d’emploi, mais aucune opportunité ne s’est présentée à lui jusqu’à maintenant. « J’aimerais travailler dans la terre. C’est une de mes passions. Ou encore, dans les épiceries », mentionne-t-il. Comme ses recherches demeurent infructueuses, le prêtre doit faire appel à la PCU.

Revenus

Ce sont les fabriques qui rémunèrent les curés comme Irénée Girard, selon le nombre d’heures travaillées mensuellement. Du montant total de la paye, la Fabrique Saint-Luc récupère le coût du loyer puisque M. Girard habite le presbytère. « Les gens pensent à tort que notre loyer est payé, mais ce n’est pas le cas », explique Irénée Girard.

Une prime quotidienne de 5 $ est aussi offerte aux curés lorsqu’ils officient des messes. « Ce montant est conservé dans une fiducie et les prêtres sont libres de le laisser à la fabrique, comme mon prédécesseur et moi avons choisi de le faire », dévoile M. Girard.

Tous les autres employés des fabriques de Sainte-Thérèse de Colombier, Saint-Luc de Forestville et Sainte-Anne de Portneuf sont également au chômage. Quelques-uns viennent s’occuper de l’administration à raison de quelques heures par semaine.

Parcours

Le prêtre Irénée Girard a toujours œuvré dans le domaine de la théologie. Mais son objectif de départ était l’enseignement de la pastorale aux adolescents du secondaire.

« J’ai fait mon baccalauréat en théologie systématique ainsi qu’un certificat en psychopédagogie et, avant de faire mon stage dans une polyvalente, en 1983, la pastorale n’était plus offerte au secondaire. Le diocèse est alors venu me chercher pour former 350 bénévoles travaillant en pastorale du baptême au Saguenay-Lac-Saint-Jean », raconte le curé originaire de Sainte-Rose-du-Nord.

L’année 2020 marquera les 30 ans de carrière du prêtre ainsi que son 60e anniversaire de naissance. Le 1er octobre, Irénée Girard aura terminé sa cinquième année à titre de curé des paroisses de Colombier, Forestville et Portneuf-sur-Mer.

Rappelons qu’il a pris la relève du prêtre Yves Lemieux en 2014, un de ses grands amis. « J’ai travaillé en résolution de problèmes une bonne partie de ma carrière, mais un jour j’ai senti que je devais partir de ma région natale. J’en ai parlé avec mon évêque, qui n’a pas accepté tout de suite ma décision, mais qui m’a appuyé par la suite », relate M. Girard qui voulait retrouver le curé Lemieux.

Quand il s’est fait offrir le poste à Forestville, il a immédiatement acquiescé. « J’en avais besoin et aujourd’hui, je suis pleinement satisfait de mon choix », confirme Irénée Girard, qui adore son nouveau milieu de vie.

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