Moins d’ordures enfouies dans la Manicouagan

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 18 juin 2020
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Les gens sont fidèles aux écocentres, comme le démontrent les statistiques. Photo RGMRM

Le message, martelé depuis quelques années déjà, de diminuer les matières expédiées à l’enfouissement, commence à porter tranquillement, dans la Manicouagan comme ailleurs. La Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan (RGMRM) enregistre une baisse des matières enfouies en 2019, une baisse en bonne partie circonstancielle toutefois.

Au total, le lieu d’enfouissement technique (LET) de Ragueneau a enfoui 15 938 tonnes de matières en 2019, soit 5 366 de moins que les 21 295 tonnes de 2018. Cependant, la diminution s’explique majoritairement par la décision de la MRC de La Haute-Côte-Nord de ne plus expédier ses ordures dans la MRC voisine.

Le tonnage en provenance de la MRC voisine tournait en moyen autour de 4 200 tonnes, a indiqué la directrice générale de la RGMRM, Isabelle Giasson. Si tout va bien, la régie devrait récupérer les ordures de la Haute-Côte-Nord dans les prochains mois, car l’organisme complétera sous peu des travaux de réfection à sa balance, qui sera de plus grande dimension afin de permettre à des remorques de 53 pieds d’y accéder.

Après quatre années consécutives de baisse, la quantité d’ordures ménagères enfouies par les huit municipalités de la MRC de Manicouagan a connu une légère hausse de 96 tonnes, pour s’établir à 7 596 tonnes. Soulignons au passage qu’en 2018, le taux annuel d’enfouissement par habitant de la MRC était de 0,31 tonne, comparativement à 0,28 tonne pour le Québec.

Bonne nouvelle du côté des industries, commerces et institutions et pour le domaine de la construction, rénovation et démolition, avec une diminution marquée des matières expédiées au LET, passant de 10 000 tonnes en 2018 à 6 450 tonnes l’an dernier.

« De ce côté, la tarification peut être un facteur explicatif de la baisse. Il en coûte plus cher d’enfouir ces matières que de les envoyer à l’écocentre, précise Mme Giasson.

Au centre de tri

Pour ce qui est des matières recyclables résidentielles et commerciales, 2 856 tonnes ont été expédiées au centre de tri Récupération Frontenac de Thetford Mines en 2019, soit 76 tonnes de moins que l’année précédente.

« Cette diminution est un peu normale, elle va avec la diminution de la population depuis quelques années, souligne la directrice générale. Mais le facteur le plus important, c’est dans la conception des produits et la réduction des emballages. Il y a également une responsabilité élargie des fabricants, qui voient à ce que les produits utilisés soient recyclables. »

Parlant de centre de tri, bien des Manicois seront heureux d’apprendre qu’on peut de nouveau y expédier les sacs de plastique, ce qui n’était plus possible ces dernières années. Isabelle Giasson rappelle toutefois qu’avant de déposer ces matières dans le bac bleu, les citoyens doivent faire « un sac de sacs » plutôt que de les déposer à l’unité.

Une vitesse de croisière pour les écocentres

Les écocentres sous la responsabilité de la RGMRM ont pris une certaine vitesse de croisières, car les citoyens de la MRC ont développé l’habitude d’y apporter leurs matières résiduelles.

Ainsi, on a enregistré en 2019 un total de 24 978 entrées dans l’un des trois écocentres (Baie-Comeau, Godbout et Baie-Trinité) contre 24 613 l’année précédente. Les quantités de matières reçues (3 309 et 3 402 tonnes) sont sensiblement les mêmes. Le taux de valorisation se maintient autour de 78 %.

« Il y a toujours place à augmenter la quantité de matières récupérées, mais on constate une vitesse de croisière pour les écocentres », de lancer la directrice générale de l’organisme. « Les gens ont de bonnes habitudes d’utilisation des écocentres et on a beaucoup de réguliers. »

Mme Giasson a notamment constaté durant le confinement dû à l’infection au coronavirus que les gens avaient leurs habitudes à l’écocentre. « C’est un service nécessaire. On a seulement fermé quelques semaines avec la COVID, et on a reçu une avalanche d’appels », explique-t-elle.

Le prochain défi pour la RGMRM est maintenant de réduire à la source la quantité de matières résiduelles. La meilleure façon d’y arriver est sûrement de donner une deuxième vie aux biens.

« Avant d’acheter neuf un article, il faudrait vérifier si on peut l’avoir de seconde main. Ce n’est peut-être pas la dernière couleur à la mode, mais si ça fonctionne encore, pourquoi pas? », a conclu la directrice générale.

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