Les assouplissements à l’assurance-emploi préoccupent la Chambre de commerce de Manicouagan

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 24 août 2020
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Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan, Antonio Hortas, s’inquiète de l’abaissement du seuil d’admissibilité à l’assurance-emploi à 120 heures travaillées pour 26 semaines de prestation.

Les modifications annoncées la semaine dernière par le gouvernement fédéral au sujet de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et les assouplissements aux règles de l’assurance-emploi réjouissent en bonne partie le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan (CCIM), mais certains points l’inquiètent tout de même.

« On est d’avis, comme la majorité des intervenants économiques, que la transition (de la PCU vers l’assurance-emploi) aurait dû être amorcée depuis quelques semaines déjà, mais là on sait qu’il va y avoir une fin et quand », a fait valoir Antonio Hortas.

Ottawa a annoncé jeudi dernier que la Prestation canadienne d’urgence, qui offre 2 000 $ par mois aux Canadiens privés de travail en raison de la pandémie, prendra fin le 27 septembre. À partir de cette date, l’admissibilité à l’assurance-emploi sera assouplie. C’est là que le président de la CCIM se dit préoccupé.

« Certaines mesures de l’assurance-emploi nous laissent un peu inquiets, comme le seuil de 120 heures travaillées pour 26 semaines de prestation. On croit que ça peut contribuer à perpétuer certains abus », a soutenu M. Hortas, toutefois conscient que cet assouplissement ne sera que temporaire.

Au chapitre des bonnes nouvelles, Antonio Hortas note la Prestation canadienne de relance économique, qui accordera 400 $ par semaine pendant six mois aux travailleurs autonomes qui ont perdu des revenus avant et durant la pandémie, ainsi que le gel des cotisations à l’assurance-emploi durant deux ans, autant pour les travailleurs que les employeurs.

Effets pervers de la PCU

Le président de la CCIM l’a déjà exprimé clairement et il l’a répété en entrevue. La PCU, créée dans l’urgence, a eu des effets nuisibles pour les PME même si, tous en conviennent, l’objectif était plus que louable au départ.

« Ç’a eu des effets pervers, il n’y a aucune ambiguïté là-dessus, lance-t-il. Des entreprises qui rappelaient des employés au travail se faisaient régulièrement répondre par ces derniers qu’ils avaient décidé de rester à la maison. Il y a ainsi eu une pénurie de main-d’œuvre créée artificiellement, mais on ne peut nier que la PCU a aidé beaucoup de personnes. »

Si le gouvernement Trudeau a fixé une date de fin à la Prestation canadienne d’urgence, ce n’est pas impossible qu’elle revive dans un futur pas si lointain si la deuxième vague d’infections à la COVID-19 se concrétise. On a qu’à regarder ce qui se passe ailleurs sur la planète pour comprendre que cette seconde vague est fort possible.

« La deuxième vague, elle est réelle. La nôtre s’en vient et elle risque de frapper quand la manne de visiteurs dans la région va s’estomper », conclut Antonio Hortas.

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