Acquisition du poste G.-H.-Gagné : le projet de la Ville étonne le PDG de la société hydroélectrique

« On est ouvert à discuter de ça avec la Ville, mais la Ville a plusieurs devoirs à faire avant », affirme Luc Routhier au sujet de l’intérêt de Baie-Comeau d’acquérir le poste de la Société en commandite hydroélectrique Manicouagan (SCHM), en service depuis 2018 sur le territoire municipal.

À titre de président-directeur général de la société, M. Routhier réagit ainsi au projet dévoilé par le maire Yves Montigny au journal Le Manic en juillet. Un projet, soit dit en passant, que le PDG a toujours de la difficulté à comprendre.

Rappelons que M. Montigny avait expliqué notamment la démarche par le fait que le poste, situé près de l’intersection du boulevard Comeau et de la route Maritime et qui alimente la céréalière Cargill, se trouve sur le territoire exclusif de la municipalité, qui est propriétaire du réseau électrique du secteur Marquette.

Si Baie-Comeau a des visées sur l’installation qui porte le nom de l’ancien maire de Ragueneau, le regretté Georges-Henri Gagné, c’est qu’après la bonification de sa capacité (Hydro-Québec devra l’autoriser), elle pourrait écarter le projet de construction du poste Bégin 2. Des économies importantes en temps et en argent seraient réalisées.

La capacité actuelle du poste Bégin 1 représente un frein à la croissance économique de la Ville, a rappelé M. Montigny lors de la séance du conseil municipal du 31 août.

Démarche surprenante

Également directeur régional Manicouagan et directeur production chez Hydro-Québec, Luc Routhier demeure surpris par la démarche d’acquisition.

« La Ville savait très bien qu’on allait construire un poste là », souligne-t-il, en précisant que toutes les autorisations nécessaires ont été obtenues. La SCHM, faut-il le préciser, est copropriété d’Hydro-Québec et de l’aluminerie Alcoa.

Du côté municipal, on ne nie pas que la construction du poste G.-H.-Gagné ait été faite dans les règles de l’art. Par contre, pendant les étapes de réalisation, un déclic s’est en quelque sorte produit.

« Quand on a vu qu’ils faisaient ça, on s’est dit pourquoi nous autres, on ne l’aurait pas fait à leur place. C’est là qu’on a commencé à négocier avec Hydro-Québec », a expliqué le directeur général de la Ville, François Corriveau. Des études d’opportunités sont attendues afin de vérifier la capacité de la société d’État de fournir davantage de courant au poste et ainsi permettre à la municipalité de planifier une croissance et un développement dans le secteur autour du poste.

Rappelons enfin que la Ville poursuit les étapes en vue de la modernisation du poste Bégin 1 afin de faire passer sa tension de 13,8 kV à 25 kV, le standard au Québec. Une somme de 3 M$ est prévue au programme triennal d’immobilisations.