La survie de l’aéroport est en jeu

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 5 octobre 2020
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Avec un déficit de 500 000 $ qui plombe sérieusement sa survie, l’aéroport régional de Baie-Comeau a absolument besoin de l’aide des gouvernements, plaide le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong.

S’il faut en croire les propos du préfet de la MRC de Manicouagan, la survie de l’aéroport de Baie-Comeau, qui appartient à la MRC, ne tient qu’à un fil. Selon Marcel Furlong, un risque de fermeture plane même au-dessus de l’infrastructure.

« La survie de l’aéroport est en jeu », lance tout de go M. Furlong. « En septembre, on a comptabilisé que seulement 20 % des passagers qui ont circulé en 2019 l’ont fait jusqu’ici en 2020. Du 1er mars au 31 août 2019, il y a eu 5 900 passagers à notre aéroport. Pour la même période de 2020, si on exclut les vols d’Hydro-Québec et les évacuations médicales, il y en a eu zéro. »

Selon l’évaluation de la MRC, la perte de revenus estimée à l’aéroport se chiffre à tout près d’un demi-million de dollars, sur un budget annuel de 1,2 M$. « Et une chance qu’on a diminué de beaucoup les dépenses, parce que c’aurait été encore plus élevé », lâche le préfet.

Les aéroports qui sont propriété du milieu, comme celui de Baie-Comeau, réclament donc l’aide des deux paliers de gouvernement afin d’éviter que le manque à gagner revienne à la charge du citoyen. « Le fédéral vient de transférer 2,3 G$ au provincial pour venir en aide aux municipalités et aux MRC. On souhaite qu’il y ait de l’argent là-dedans pour les aéroports », fait valoir M. Furlong.

Ce dernier estime qu’Ottawa a au moins une charge morale d’aller au secours des petits aéroports. « Le gouvernement nous a pratiquement obligé à prendre en charge l’aéroport et là on nous dit : démerdez-vous avec la pandémie », lance-t-il en rappelant que la région de Sept-Îles ne vit pas avec le même problème, car l’aéroport de l’endroit est toujours propriété fédérale.

Et avec l’hiver qui approche à grands pas, le plus important poste de dépenses de l’aéroport pointe à l’horizon : le déneigement. « Le déneigement, c’est le nerf de la guerre. Il faut entretenir les équipements et ça demande beaucoup de personnel pour les opérations », rappelle Marcel Furlong.

En conclusion, le préfet espère que l’aide gouvernementale arrivera sous peu, car la MRC est en préparation de son budget 2021 et elle aura des décisions à prendre, le cas échéant. « Si on doit augmenter les quotes-parts des municipalités, il n’y aura pas beaucoup de monde heureux autour de la table du conseil des maires. »

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