Électricité vers le Massachusetts : les autochtones font valoir leur opposition à Washington

Par Steeve Paradis 11:40 AM - 8 octobre 2020
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Photo Hydro-Québec

Les cinq nations autochtones de Québec opposées à l’érection d’une ligne de transport d’électricité du Québec pour approvisionner le Massachusetts font cette fois valoir leur opposition aux États-Unis. Elles ont déposé un mémoire au US Department of Energy pour mettre leurs prétentions de l’avant.

Les communautés de Pessamit (Innu), Wemotaci (Atikamekw), Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik (Anishnabeg) tapent sur le même clou, à savoir que les barrages, réservoirs, centrales et lignes de transport ont été érigés sur leurs territoires ancestraux « sans consultations préalables, sans notre consentement et sans compensation ».

Elles soutiennent ainsi que pas moins de 36 % de la puissance hydroélectrique totale produite par Hydro-Québec « nous a été volée ».

Ce projet de ligne de transport, nommé New England Clean Energy Connect (NECEC), est devenu une occasion pour les cinq communautés impliquées « de forcer le règlement qui nous a toujours été refusé et obtenir justice vis-à-vis ce qui est moralement, légalement et constitutionnellement indéfendable », lancent-elles dans un communiqué conjoint.

Le projet, évalué à 10 G$ américains, permettrait à Hydro-Québec d’alimenter pendant 20 ans le Massachusetts à raison de 9,45 térawattheures par année.

En rappelant que Pessamit avait fait dérailler en 2018 le projet Northern Pass, qui devait acheminer de l’électricité aux États-Unis par le New Hampshire, « si les gouvernements font la sourde oreille au respect de nos droits, Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik mettront tout en œuvre pour faire dérailler à son tour le projet NECEC », prévient-on dans le communiqué.

Selon le chef de Kitcisakik, Régis Penosway, « nos Premières Nations ont permis au Québec de s’industrialiser et à la majorité de ses citoyens d’accéder à une meilleure qualité de vie, mais les indicateurs de bien-être pour nos communautés continuent d’être comparables à ceux de pays du tiers-monde ».

Pour les chefs des communautés visées, il n’est plus question ici de savoir si Québec et Ottawa leur doivent des compensations, « mais bien quand et comment ils entendent le faire ».

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