Mois de la sensibilisation au cancer du sein : favoriser la santé à l’esthétisme

Par Johannie Gaudreault 6:30 PM - 13 octobre 2020
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La Baie-Comoise Valérie Gagnon est aussi passée par la double mastectomie à des fins préventives. Courtoisie

Valérie Gagnon de Baie-Comeau est elle aussi passée par la mastectomie préventive en raison de l’anomalie de son gène BRCA2. Pour elle, il s’agissait de choisir la santé plutôt que l’esthétisme.

« J’ai deux enfants. Je m’en serais voulu de ne pas avoir saisi la chance de prévenir un cancer du sein. Parce que c’est une chance quand on y pense, de savoir qu’on développera possiblement une telle maladie un jour ou l’autre et qu’on a la possibilité de l’éviter », affirme la jeune maman de 35 ans.

C’est en 2014, à l’âge de 29 ans, qu’elle a su que son gène BRCA2 avait subi une mutation génétique. « Ma mère a eu le cancer du sein en 2002 et il y a d’autres membres de sa famille qui en avaient été atteints aussi. Quand j’ai su que je pouvais me faire tester, je n’ai pas hésité une seconde », raconte-t-elle.

En ce qui concerne l’ablation de ses deux seins à des fins de prévention, son choix était fait avant même d’avoir le résultat du test. L’opération s’est déroulée en une seule étape, dans son cas, en juin 2016.

« Si j’avais attendu trois mois plus tard, j’aurais sûrement développé la maladie. Ma chirurgienne a trouvé un cancer encapsulé, c’est-à-dire qu’il était prêt à sortir dans les six mois à venir », explique Valérie Gagnon.

C’est pourquoi aujourd’hui, même si elle a vécu des problématiques après la reconstruction mammaire, elle recommencerait sans aucun doute.

« Je ne peux m’empêcher de penser que je l’avais en moi, déjà, à 31 ans, et que les médecins ne l’avaient pas vu, ni à mes échographies ni à ma résonnance magnétique avant mon opération. J’ai fait le bon choix en priorisant ma santé. »

Par chance, contrairement à Jennifer Gauthier, Valérie n’a pas perdu sa maman Charlotte Paquet des suites du cancer du sein.

« Elle a vaincu son cancer, mais à l’époque, on n’enlevait pas les seins de façon préventive. Alors, elle a toujours celui qui n’a pas eu de cancer. Si elle l’avait su à ce moment-là, elle aurait procédé à la mastectomie elle aussi, selon ce qu’elle m’a mentionné », soutient Mme Gagnon, qui travaille comme inhalothérapeute à l’hôpital de Baie-Comeau.

D’ailleurs, Charlotte Paquet « comprenait parfaitement » la décision de sa fille, mais elle a tout de même eu un choc en apprenant qu’elle subirait la double mastectomie. « Je voyais plus la douleur qui s’en venait pour elle, j’anticipais l’épreuve qu’elle avait à affronter, tout en comprenant qu’elle voulait aider la vie, se donner plus de chance de voir grandir ses enfants », avoue-t-elle, la fierté dans la voix.

Maintenant, Valérie continue à se donner toutes les chances de vieillir avec sa famille en repassant sous le bistouri pour l’ablation de ses trompes de Fallope d’ici le printemps prochain. « Je me ferai peut-être enlever les ovaires également tant qu’à être sur la table d’opération. Je suis encore en train d’y réfléchir. »

Valérie est fière d’avoir enseigné à ses enfants qu’il faut parfois accorder moins d’importance à l’image et plus à la santé. « Quand ils seront en âge de passer le test, je les encouragerai à le faire et j’espère que c’est moi qui aurai mis fin à la lignée de la mutation génétique. »

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