L’éléphant en question, ce sont les navires qui assurent les 105 traversées quotidiennes entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine. Et Comment sortir l’éléphant de la pièce?, c’est le titre dont est coiffé le mémoire qui sera déposé cet après-midi par la Société du pont sur le Saguenay, dans le cadre de la Commission d’enquête du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) pour le projet de construction d’un complexe de liquéfaction de gaz naturel par GNL-Québec.
Afin de mettre de l’avant son projet de pont suspendu qu’elle qualifie « d’opportunité exceptionnelle de concilier les préoccupations des uns et des autres », la Société du pont sur le Saguenay a mandaté un de ses administrateurs les plus éloquents, Pierre Breton, afin de présenter virtuellement aux commissaires, le mémoire dont le journal Haute-Côte-Nord a obtenu copie, qui propose une « solution gagnant-gagnant, qui ferait déjà une bonne différence (…) ».
Refusant de se prononcer sur la pertinence du projet de GNL-Québec à La Baie, la Société du pont sur le Saguenay qualifie son intervention dans ce dossier, de « regard citoyen sur deux enjeux déterminants : les risques et contraintes liés à la navigation maritime dans le fjord, et la nuisance à la vie marine de source anthropique (humaine) dans des zones particulièrement sensibles du fjord. »
Dans son argumentaire de 22 pages signé du président Marc Gilbert, la Société du pont sur le Saguenay cite différentes sources et études dénonçant la disparition progressive des mammifères marins, particulièrement des bélugas, considérés comme une espèce en voie de disparition dans l’estuaire du Saint-Laurent et l’estuaire du Saguenay. « Les traversiers de Tadoussac passent en moyenne 105 fois par jour dans l’estuaire du Saguenay. On comprend mieux les dimensions de l’éléphant dans la pièce et les bénéfices attendus de la mise en service du pont de Tadoussac », ajoute le président de l’organisme, qui s’emballe de la manne économique à venir dans l’éventualité que le corridor économique Terre-Neuve/Labrador se concrétise en parallèle avec le projet de pont.
« On arrive avec une solution pour l’ensemble des entreprises industrielles du Saguenay qui ont besoin du fjord. On ne veut pas bloquer les croisiéristes ni les touristes. On veut juste éliminer 80% des passages maritimes d’un coup sec. C’est une voie navigable extrêmement intéressante et il est prouvé que c’est le moyen de transport le plus économique et écologique, mieux que le train, l’avion et les camions », affirme M.Gilbert en entrevue au journal Haute-Côte-Nord.
Ce sont près de 250 citoyens ou organismes qui auront été entendus lors de la deuxième portion des audiences publiques du BAPE lancée le 26 octobre, une information qui n’impressionne pas le président Gilbert. « On sait que la majorité se prononceront contre le projet, alors que de notre côté, nous arrivons avec des données, des propos qui apportent une valeur ajoutée à notre mémoire. Nous savons que techniquement et financièrement le pont est réalisable. On peut commencer à y croire au pont. »
D’ici là, Marc Gilbert confirme que le soumissionnaire retenu par le Bureau de projet pour la mise à jour de l’étude d’opportunité d’un pont sera connu d’ici quelques semaines. Quant à la Société du pont sur le Saguenay, elle demandera au gouvernement du Québec d’ajouter le projet de pont à Tadoussac dans la liste des projets admissibles annexée au projet de loi 66, concernant l’accélération de certains projets d’infrastructures.
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