Production Sembec a le vent dans les voiles

Par Charlotte Paquet 3:00 PM - 24 novembre 2020
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Président de Production Sembec, AndréGagnon tient dans ses mains des tubercules nucléaires récoltés en serre.

Production Sembec a le vent dans les voiles. Un an après l’acquisition officielle de Semences Élite à Pointe-aux-Outardes, l’entreprise développe de nouveaux marchés, augmente sa production de semences de pommes de terre et entrevoit même l’achat d’une nouvelle ferme.

Production Sembec est née d’une association entre Québec Parmentier, réunissant deux associations de producteurs de semences du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et André Gagnon, dont l’entreprise en recherche et développement et en création de variétés de semences, Progest 2001, a été achetée par la nouvelle entité.

« Québec Parmentier avait un bout de la chaîne, moi, l’autre bout et ici (à Pointe-aux-Outardes), c’était entre les deux. On s’est assis et on a dit, on va acheter le site. Donc, on intègre toute la chaîne de la pomme de terre », explique le président de Production Sembec, André Gagnon.

Le 20 décembre 2019, l’entreprise acquerrait officiellement Semences Élite, alors en grandes difficultés financières. Les deux partenaires venaient alors d’opérer le site une première saison à titre de locataires.

Ça explose

En 2020, 14 000 quintaux de semences de pommes de terre ont été récoltés dans les champs de Pointe-aux-Outardes, soit l’équivalent de 1 400 000 livres. En 2021, l’objectif est de hausser la production de près de 30 % pour atteindre 18 000 quintaux. « Ça nous prend un minimum de 18 000 pour répondre à notre plan d’affaires », précise André Gagnon.

La croissance des marchés touche principalement l’Ontario. « En Ontario, vu qu’ils ne sont pas autosuffisants, il y a une belle possibilité d’ouverture. On achète des entreprises l’une après l’autre », fait remarquer le grand patron.
Le développement de l’Amérique latine est également prometteur. « On a 12 conteneurs qui partent pour l’Uruguay. Les premiers vont prendre le bateau la semaine prochaine (cette semaine dans les faits). On a espoir de doubler ça d’ici deux ans. »

Production Sembec planifie également s’implanter dans l’Ouest canadien dans les prochaines années.

Pour faire face à sa croissance, l’entreprise prépare l’agrandissement de ses superficies de culture. « La première étape est de récupérer d’anciens champs (sur ses terres) inoccupés depuis une vingtaine d’années, mais d’ici 3 à 5 ans, on regarde sérieusement pour acheter une nouvelle ferme », indique André Gagnon. À court terme, la location pourrait également être une option si le besoin s’en fait sentir.

Mission

La production de variétés de semences de pommes de terre dans le but de les multiplier pour obtenir des volumes importants est au cœur des activités de Production Sembec. Elles sont cultivées dans des environnements particuliers qui répondent à des normes élevées en matière de biosécurité.

L’entreprise dispose d’une banque de 125 variétés de plantules. Les plantules passent par un laboratoire in vitro avant d’être transférées dans des chambres de croissance, puis des serres et finalement pour être plantés en champs. Chaque année, une soixantaine de variétés sont cultivées.

Jusqu’à quatre récoltes annuelles suivront avant que ces semences soient vendues aux clients-producteurs de Québec Parmentier, qui les replanteront à leur tour avant de les récolter pour la vente à leurs propres clients sur le marché de la consommation.

Notes historiques

André Gagnon rappelle quelques notes historiques du site de production de Pointe-aux-Outardes, implanté en 1958 par le ministère de la Colonisation, qui souhaitait alors offrir des semences de pommes de terre saines au Québec.

Dans les années 70, il est devenu sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Puis, il y a une vingtaine d’années, il a été transféré à Semences Élite, un organisme sans but lucratif.

Trois associations de producteurs de semences de pommes faisaient affaire avec lui. « Un des partenaires est sorti pour faire sa propre production de semences comme ici », précise le président de Production Sembec. Ce départ a fait mal à Semences Élite, qui s’est retrouvé en difficulté financière.

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