Conflit avec Baie-Comeau : la boucherie de Saint-Tite ” laisse la chance au coureur”

Par Charlotte Paquet 5:01 PM - 3 Décembre 2020
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Gilles Veillette, de la boucherie Albert Veillette et fils de Saint-Tite, discute avec la Ville de Baie-Comeau au sujet de ses activités de livraison de chaudières de viande. Photo courtoisie

« Moi, je n’en veux pas de guerre avec Baie-Comeau. Je ne veux pas partir de polémique. Là, je laisse la chance au coureur. Sauf que je ne trouve pas ça normal que Monsieur le maire ait dit des choses comme ça. »

Contacté par le journal Le Manic après la publication d’un texte paru dans le quotidien Le Nouvelliste à Trois-Rivières, Gilles Veillette, de la boucherie Albert Veillette et fils de Saint-Tite, se décrit comme un homme « extrêmement pacifique » qui ne cherche la confrontation avec personne, mais qui est prêt à se défendre quand on l’attaque. Et cette attaque, il considère l’avoir reçue en octobre dernier avec les propos cinglants tenus par le maire Yves Montigny au sujet de la viande qu’il livre à Baie-Comeau.

L’élu avait alors indiqué que le steak provenant de la boucherie de la Mauricie devait être cuit comme « une semelle de botte » afin d’éviter un empoisonnement. Gilles Veillette ne le prend pas. C’est la réputation de son entreprise qui est en jeu. « Le fait d’être maire, ça ne te donne pas tous les droits de dire ce qu’il a dit », martèle l’homme d’affaires.

Le dossier des chaudières de viandes livrées dans un stationnement public à Baie-Comeau par la boucherie de Saint-Tite a été abordé lors d’une séance du conseil municipal. La Ville venait alors d’être invitée par la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan à resserrer sa réglementation afin d’éviter ce type de livraison.

Si une modification au règlement est adoptée comme prévu le 14 décembre, elle obligera les entreprises de l’extérieur à livrer leurs marchandises aux domiciles de leurs clients. Cela ne fait pas l’affaire de Gilles Veillette, qui insiste sur le fait qu’il ne faut pas le confondre avec un vendeur itinérant. La centaine de clients qu’il a à Baie-Comeau et dans les environs lui font leurs commandes et il ne fait que les leur livrer.

Des ponts établis

Le commerçant a pris les devants pour établir un dialogue avec la Ville. Il a parlé au téléphone avec le directeur général, François Corriveau, pendant près d’une heure mercredi. Chacun a exposé sa vision du dossier. Jeudi, il lui a téléphoné une deuxième fois et, en milieu d’après-midi, il attendait un retour d’appel.

« On a établi des ponts pour se parler. Je ne vous dis pas que c’est réglé. Je trouve ça triste. Je trouve que c’est du tiraillage. En cour, je n’ai jamais été là de ma vie », souligne celui qui espère qu’un terrain d’entente sera trouvé afin d’éviter de recourir aux tribunaux.

Il dit avoir en poche un plan A, un plan B et un plan C, mais laisse la chance au coureur. « J’attends de voir ce qu’il va m’offrir pour contourner ça », en faisant référence à la future obligation de livraison à domicile.

« Ce que je voudrais savoir, c’est y a-t-il un moyen de s’entendre ou vous voulez carrément me mettre dehors. Je voudrais trouver une solution et qu’on finisse ça là », poursuit l’homme, qui se demande si ses produits ne pourraient pas être vendus dans un commerce, comme un dépanneur.

La boucherie de Saint-Tite achemine ses produits à Baie-Comeau aux deux à trois semaines depuis environ deux mois. Elle espère continuer de le faire. Si elle ne réussit pas à s’entendre avec la Ville, elle pourrait s’installer dans l’une des municipalités voisines. Certaines sont prêtes à lui offrir un point de chute pour la livraison de ses chaudières de viande.

« Que Monsieur le maire défendre ses commerçants, y’a rien à dire là-dessus, mais il faut qu’il les défende de façon raisonnable et logique », conclut Gilles Veillette.

Précisons que la Ville de Baie-Comeau a offert une réaction très laconique au dossier en se contentant de confirmer que son directeur général avait discuté avec Gilles Veillette.  « Nous ne commenterons pas davantage sur le sujet et ce sera à l’entreprise de vous confirmer ses intentions », a souligné le coordonnateur aux communications, Mathieu Pineault. Il a rappelé que l’entreprise « a toujours pu livrer à Baie-Comeau » et que si le règlement est modifié, elle pourra aussi livrer, mais au domicile de ses clients.

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