Le CISSS de la Côte-Nord veut vacciner les groupes prioritaires le plus rapidement possible

Par Johannie Gaudreault 4:08 PM - 8 Décembre 2020
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Dr Jean-François Labelle, directeur des services professionnels et de l’enseignement universitaire au CISSS de la Côte-Nord.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord se prépare en vue de l’arrivée des vaccins contre la COVID-19, notamment pour le processus de stockage et de livraison.

« Tous les groupes prioritaires seront vaccinés le plus rapidement possible, dès la livraison du vaccin », a déclaré le médecin-conseil à la santé publique régionale, Dr Richard Fachehoun, en point de presse le 8 décembre.

Le vaccin développé par Pfizer n’est pas idéal pour le territoire de la Côte-Nord, selon Dr Fachehoun, puisqu’il vient « avec plusieurs contraintes logistiques ». « Le produit de Pfizer arrive congelé à -70 degrés centigrades et doit rester congelé jusqu’à son utilisation ou presque, ce qui complique son utilisation ».

Celui de Moderna comporte moins de contraintes et il « permettrait plus facilement de couvrir tous les groupes prioritaires de la Côte-Nord ».

Le médecin-conseil a rappelé que les groupes qui seront priorisés par la campagne de vaccination sont les résidents des CHSLD, les travailleurs de la santé, les aînés vivant en résidence privée pour personnes âgées, les communautés isolées ainsi que les personnes de plus de 80 ans.

Malgré l’arrivée des vaccins dans les prochaines semaines, le CISSS de la Côte-Nord rappelle qu’il ne faut pas relâcher les mesures, mais plutôt continuer à respecter les consignes.

Appel à tous 

Le Dr Jean-François Labelle, directeur des services professionnels et de l’enseignement universitaire au CISSS de la Côte-Nord, a quant à lui mentionné que l’organisation a été interpellée par le ministre de la Santé et des Services sociaux afin d’augmenter son degré d’autonomie.

« On observe une progression du nombre de cas hospitalisés au Québec, ce qui pose un énorme problème pour le futur. Dans les prochaines semaines, on pourra voir la capacité des autres centres de santé devenir complétement saturée. La capacité de transférer les patients à l’extérieur pourrait donc chuter. On devra donc garder nos patients dans nos milieux à Sept-Îles et Baie-Comeau », a-t-il rapporté lors du point de presse.

Pour le moment, 4 lits en soins intensifs sont réservés à Sept-Îles et quatre autres à Baie-Comeau. L’objectif du CISSS est de doubler cette capacité pour que chaque hôpital en possède huit. Ces 8 nouveaux lits de soins intensifs seront dédiés aux patients COVID positifs. Actuellement, aucun lit de soins intensifs n’est dédié aux patients atteints de la COVID-19 dans les deux hôpitaux. Ces patients ont toujours été transférés dans d’autres régions depuis le début de la pandémie.

En ce qui concerne les lits destinés aux patients positifs à la COVID-19 qui nécessitent une hospitalisation (soins actifs de courte durée), il y en a présentement 5 à Sept-Îles et 5 à Baie-Comeau.

Toutefois, le CISSS besoin d’un nombre d’infirmières formées en soins intensifs plus élevé.

« Nos ressources spécialisées pour couvrir des soins intensifs sont très limitées, soutient-il.  Pour rendre des infirmières fonctionnelles dans ces lieux-là, on va avoir des décisions déchirantes à prendre comme la suspension de services temporairement pour faire face à la crise. Il faudra remanier nos organisations pour répondre aux besoins. »

C’est pourquoi le Dr Labelle fait un appel à toute la population générale qui a de l’expérience en soins infirmiers, en soins intensifs, en soins d’urgence ou autres. « Levez la main et venez nous aider », lance-t-il.

« Que ce soit des retraités ou des enseignants en soins, on va tous les prendre. Ils pourrait aider à la vaccination, aux enquêtes épidémiologiques, au dépistage, etc. On veut se préparer de la meilleure façon pour répondre à la 2e vague qui s’en vient, soit délester quelques infirmières de nos salles d’urgence pour les préparer à faire des soins intensifs », de dévoiler le Dr Jean-François Labelle.

Les personnes intéressées peuvent signaler leur intérêt via le site Internet du CISSS de la Côte-Nord ou sa page Facebook.

Délestage

En ce qui concerne le plan de délestage du CISSS, Dr Labelle assure que les services impactés seront ceux qui peuvent être remplacés. « Ça va dépendre des besoins qui vont être ciblés, mais il est très modulable. »

Le président-directeur général par intérim du CISSS de la Côte-Nord, Claude Lévesque, a précisé que les services chirurgicaux pourraient être amputés de 50 % à 60 %, par exemple.

« Le but dans le délestage est d’éviter de se rendre à une situation catastrophique telle que fermer une salle d’urgence complète comme au Saguenay. On va les garder ouvertes le plus longtemps possible, mais on ira jusqu’à envisager ces moyens-là si nécessaire », précise Dr Labelle.

Actuellement, le CISSS de la Côte-Nord peut compter sur 8 à 10 infirmières spécialisées en soins intensifs dans chaque hôpital (Sept-Iles et Baie-Comeau), mais il voudrait porter le total à 16 à chaque endroit.

« Notre souhait le plus cher est de réussir à être prêt quand la 2e vague va venir nous frapper de plein fouet », conclut le directeur des services professionnels et de l’enseignement universitaire.

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