Baie-Comeau limite la hausse des taxes à 1 % en 2021

Par Charlotte Paquet 7:30 PM - 14 Décembre 2020
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La Ville de Baie-Comeau a présenté, lundi, ses prévisions budgétaires 2021. On aperçoit le maire Yves Montigny accompagné de la directrice des finances et trésorière, Jeanie Caron.

Le compte de taxes augmentera de 1 % à Baie-Comeau en 2021. Pour le propriétaire de la maison moyenne évaluée à 164 415 $, la facture s’élèvera à 2 943 $, une hausse de 33 $.

C’est ce qui se dégage des prévisions budgétaires de 75,6 M$ adoptées lundi par les élus de la Ville de Baie-Comeau.

Le taux de la taxe foncière résidentielle passera de 1,77 $ 1,79 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. Ce sera la même chose pour les propriétaires d’immeubles de six logements et plus. Dans les secteurs non résidentiel et industriel, les taux passeront respectivement de 3,95 $ à 3,99 $ et de 4,32 $ à 4,38 $ par tranche de 100 $ d’évaluation.

« Ça équivaut à 1 % d’augmentation. Le conseil souhaite limiter au maximum l’augmentation de la taxation parce qu’on est dans une année COVID. L’année COVID, c’est dur pour tout le monde, c’est dur pour les commerçants, les entreprises, mais aussi pour les citoyens », a souligné le maire Yves Montigny, en précisant que la Ville y va du plus bas taux possible « sans porter atteinte aux budgets des années suivantes ».

La pandémie n’aura cependant pas d’impact financier négatif dans les coffres de la municipalité, a assuré l’élu, puisque la compensation de 1 254 694 $ obtenue de Québec lui permettra d’y faire face en 2020 et en 2021. Pour l’année qui se termine, un montant de 688 000 $ est prévu, mais tout laisse croire que les dépenses additionnelles jumelées aux revenus moindres seront en deçà.

Les pertes de revenus liées à la COVID-19 se situent principalement au chapitre du service des loisirs et de la culture, du transport en commun et de la cour municipale. Les nouvelles dépenses englobent tout ce qui est du domaine de la désinfection et des équipements de protection individuelle.

Budget et électricité

Les prévisions budgétaires de 75,6 M$ sont en baisse de 923 000 $ par rapport à l’année en cours. Cela s’explique principalement par la diminution en achat d’électricité auprès d’Hydro-Québec et en revente auprès des clients du réseau de distribution du secteur Marquette, qui est de propriété municipale, faut-il le rappeler.

Le maire a expliqué que l’analyse de la consommation réelle auprès des clients résidentiels et commerciaux s’est traduite pour un ajustement à la baisse, mais qui n’aura aucun impact sur les profits générés par le réseau.

Pour équilibrer son budget 2021, la Ville n’a eu d’autre choix que de puiser un peu plus de 2,5 M$ dans son surplus cumulé, soit près de 50 % de ce qu’il devrait afficher au 31 décembre 2020. Elle n’aurait plus que quelque 2,3 M$ disponibles au 31 décembre 2021. « C’est le montant qui nous resterait pour 2022 », a laissé tomber le maire, qui fait tout pour augmenter les revenus afin de mettre fin à la nécessité de puiser dans le bas de laine de la Ville.

À la colonne de dépenses de 2021, la Ville bonifie de 700 000 $ le budget réservé aux bris d’aqueduc en raison de leur augmentation importante depuis deux ans. En 2020, 120 bris sont survenus alors qu’à peine 57 étaient enregistrés en 2018. Ce sont surtout des rues développées dans les années 60 et 70 qui sont concernées. Les problèmes sont presque toujours au niveau du branchement de la conduite principale de la Ville à la conduite qui se rend vers les maisons par les entrepreneurs de l’époque, a indiqué Yves Montigny.

Toujours du côté des dépenses, l’indexation annuelle des salaires représentera 1 M$ tandis que des dépenses de 240 000 $ sont prévues pour la tenue des élections municipales de novembre.

Un poste à acheter

Pour parvenir à engranger de nouveaux revenus, la Ville mise beaucoup sur l’acquisition du poste électrique Georges-Henri-Gagné, propriété de la Société en commandite hydroélectrique Manicouagan. Il se trouve sur le boulevard Comeau, donc sur le territoire du réseau électrique municipal. Ce poste dessert principalement la céréalière Cargill.

La Ville veut l’acquérir et l’optimiser afin d’augmenter sa puissance, ce qui lui éviterait d’avoir à construire elle-même, et à un coût plus élevé, un nouveau poste de distribution pour faire face à la croissance naturelle de la demande. D’ici cinq ans, elle pourrait frapper un mur si rien n’est fait puisque la capacité du poste Bégin est pratiquement atteinte.

Mais l’achat du poste, pour lequel les négociations s’amorceront très bientôt, permettrait aussi l’implantation d’un deuxième centre de données, après celui de GPU.one. Il générerait des profits en vente d’électricité. Hydro-Québec est aujourd’hui très ouvert au développement de centres de données au Québec, contrairement à la situation qui prévalait il n’y a pas si longtemps, a rappelé le maire.

En activité depuis mai 2019, l’entreprise GPU.one apporte des profits de 1,1 M$ par année dans les coffres de la Ville.

Au 31 décembre 2020, la dette à long terme de la municipalité se situera à 85,8 M$, en baisse de 3,8 M$ comparativement à 2019.

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