Intimidation des élus : le maire Montigny se fait souhaiter “une bonne tape sur la gueule”

Par Charlotte Paquet 8:40 AM - 19 janvier 2021
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Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, a porté plainte à la police l’automne dernier après avoir lu un commentaire sur Facebook dans lequel une personne écrivait qu’il méritait ” une bonne tape sur la gueule “.

L’Union des municipalités du Québec part en campagne pour dénoncer l’intimidation et les attaques personnelles à l’égard des élus municipaux en ce début d’année électorale. À Baie-Comeau, le maire Yves Montigny ne peut qu’applaudir cette initiative, lui qui a fait appel aux policiers pas plus tard que l’automne dernier à la suite d’un message particulièrement agressif.

« J’ai constaté, moi, sur une page Facebook, que quelqu’un me mentionnait que je méritais une bonne tape sur la gueule. Je ne trouve pas ça très pertinent. J’ai contacté évidemment les services policiers en ce sens pour s’assurer que ça ne se reproduise plus », a témoigné le premier magistrat lors d’un point de presse suivant la séance du conseil municipal de lundi soir.

Il considère très important « de ne pas baisser la tête et de faire semblant de ne pas l’avoir vu (le commentaire) » dans pareille situation. La personne concernée a été rencontrée par la police et le maire se fie à la justice et au jugement de la personne pour ne plus que ça se reproduise.

Selon l’élu, les citoyens sont plus nombreux que jamais à s’en prendre aux élus croyant réussir à faire renverser une décision par de l’intimidation ou de la violence.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’intensité de certains commentaires publiés sur les médias sociaux s’est amplifiée. « C’est beaucoup plus intense aussi qu’avant la période de notre voisin américain », a-t-il ajouté dans une allusion au mandat de Donald Trump comme président.

Yves Montigny reconnaît que la période actuelle est très difficile et que les gens « sont à boutte », mais rappelle que la pandémie affecte l’ensemble de la planète. « C’est pas le maire de Baie-Comeau qui a décidé qu’aujourd’hui, on était en confinement et qu’à 20 h, on était en couvre-feu. »

« On peut ne pas être d’accord ensemble, on peut avoir des échanges vigoureux sur le fond, sur les sujets, mais on n’est pas obligés de s’attaquer aux personnes », a-t-il insisté, faisant référence aux échanges très intenses entre les membres du conseil municipal au sujet d’une demande de subvention concernant le projet de place publique dans le secteur Mingan.

La campagne de l’UMQ

Pour en revenir à la campagne La démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie, l’UMQ reconnaît que le phénomène des déclarations agressives et des gestes d’intimidation a pris de l’ampleur depuis le début de la crise sanitaire.

Sa présidente, Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie, rappelle que le partage d’idées et la diversité des points de vue sont essentiels dans une société démocratique saine, mais doivent s’exprimer dans le respect, la tolérance et la civilité.

Les municipalités du Québec seront en élections en novembre et, pour donner le goût aux gens de se présenter en politique, l’UMQ compte valoriser la démocratie municipale.

L’atteinte de cet objectif passera par une déclaration d’engagement par chacune des municipalités du Québec et par un plan d’action comprenant une dizaine de mesures de sensibilisation et d’accompagnement auprès des municipalités et du grand public.

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