Économie : « Il n’y a pas juste du mauvais qui est sorti de la pandémie »

Par Steeve Paradis 8:53 AM - 20 janvier 2021
Temps de lecture :

La directrice générale de la SADC Manicouagan, Suzie-Michelle Perron. Photo archives

En temps de crise, il y a souvent de bonnes occasions à profiter pour ceux et celles qui savent les voir. Et c’est également le temps de se réinventer, comme le veut un des mots à la mode dans cette pandémie. Dans la Manicouagan, bien des entreprises ont donné raison à ces deux affirmations.

« Depuis mars dernier, les entreprises ont dû s’ajuster, autant en ce qui concerne leurs ressources humaines, leurs finances ou leurs façons d’interagir avec leurs clients. Celles qui ont été les plus flexibles et celles qui n’ont pas attendu de voir ce qui allait se passer, notamment en créant des sites web transactionnels, sont sorties du lot », a fait valoir la directrice générale de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) Manicouagan, Suzie-Michelle Perron.

« Jusqu’ici, la Manic s’en est très bien tirée », enchaîne la directrice générale. « À notre connaissance, il n’y a pas eu beaucoup de fermetures d’entreprises dans les derniers mois. Et dans les cas où ça aurait pu arriver, peut-être que les difficultés financières remontaient avant la COVID. »

L’aide financière de la SADC a aussi été fort utile dans le milieu touristique, qui a connu un été 2020 d’enfer, dans le sens positif du terme. « Ce support leur a permis de s’ajuster et de bien accueillir les touristes. On a d’ailleurs connu une excellente année dans le domaine touristique. »

L’importance de l’achat local

L’une des raisons de cette belle performance globale des entreprises de la Manic est due aux efforts des consommateurs de se procurer leurs biens ici. « L’achat local a fait une énorme différence pour nos entreprises », a soutenu Mme Perron, en pensant notamment à l’initiative Investissez Manic de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan. « Les paniers de produits locaux ont vraiment bien fonctionné. »

Selon Suzie-Michelle Perron, environ la moitié des entreprises de la MRC ont eu besoin d’une aide ponctuelle pour les aider à passer à travers cette crise qui n’en finit plus.

La SADC a d’ailleurs des sommes allouées par le gouvernement fédéral afin d’aider à payer les frais fixes. « Pour être éligible, il fallait démontrer qu’il y avait une baisse du chiffre d’affaires en raison de la pandémie », a-t-elle indiqué.

Près d’un million en aide

Depuis le début de la crise, l’organisme a prêté environ 600 000 $ en provenance des deux premiers volets du Fonds d’aide et de relance régionale (FARR) et près de 250 000 $ en aide technique et autres contributions non remboursables. Dans le troisième volet du FARR, l’organisme a encore 288 000 $ disponibles. « Il y a bien des entrepreneurs qui ont des projets de développement, mais cette aide n’est pas pour ça. »

Autre signe que les affaires vont relativement bien, la directrice générale signale que de plus en plus de jeunes ont décidé de se lancer en entreprise afin d’être leur propre patron. Et autre signal encourageant, la grande majorité d’entre eux tentent dès le départ de s’intégrer dans le concept de l’économie circulaire.

Cette vitalité générale a toutefois des revers, avec des entreprises qui se trouvent en manque permanent de personnel. « Il y a beaucoup d’entreprises qui ont des enjeux de recrutement de main-d’œuvre », de lancer Mme Perron, signalant au passage qu’il s’agit là en partie d’un effet pervers de la Prestation canadienne d’urgence, mieux connue sous son acronyme de PCU.

En terminant, Suzie-Michelle Perron a souligné qu’au final, bien des entreprises de la Manicouagan sortiront plus fortes de la crise de la COVID-19. « Il n’y a pas juste du mauvais qui est sorti de la pandémie », a-t-elle conclu.

Partager cet article