Karen Denis a repris sa vie en main à la Résidence St-Joseph

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 21 janvier 2021
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Karen Denis n’a que de bons mots pour la Résidence St-Joseph de Pointe-aux-Outardes. Les neuf mois qu’elle y a passés avec son fils lui ont permis de reprendre sa vie en main.

Deux ans après sa réouverture, la Résidence St-Joseph de Pointe-aux-Outardes est contrainte à mettre sur pause sa mission d’hébergement et de soutien pour des personnes qui traversent une mauvaise passe, faute de soutien financier. Karen Denis fait partie de celles qui ont bénéficié de ses services pour reprendre leur vie en main.

La Baie-Comoise de 41 ans, qui a accepté de témoigner de son expérience, se désole de ce qui arrive à l’organisme qui, dit-elle, lui a sauvé la vie. « Dany (Farcy, le directeur général), ç’a été mon sauveur. Si je n’avais pas eu Dany dans ma vie, je ne serais probablement pas là à vous parler », laisse tomber Karen Denis.

Le 22 décembre 2019, la femme débarquait à la Résidence St-Joseph avec son garçon de 11 ans après avoir été expulsée de son appartement. Pendant les neuf mois qu’elle y est restée, elle a repris le contrôle sur sa vie, entre autres en mettant fin à sa consommation de drogues. « Ce qui est plaisant à la résidence, c’est qu’ils ne te pressent pas pour sortir. Ils te laissent le temps », précise l’ancienne résidente.

« Je suis arrivée là assez à terre. La drogue, ç’a été fini. Ç’a été comme un point de départ. Ça fait 14 mois que je ne consomme plus », explique-t-elle, non sans une certaine fierté dans la voix.

« Je suis rentrée là avec la DPJ et je suis sortie sans la DPJ », ajoute Karen Denis, qui éprouve d’ailleurs de la reconnaissance à l’égard de cette dernière. « On voit (souvent) le mauvais côté de la DPJ, moi, j’ai vu le bon côté. Eux, ils m’ont aidée », poursuit-elle, en faisant notamment référence au soutien apporté pour que son fils puisse enfin être évalué par un pédopsychiatre.

La dame souligne qu’en arrêtant de consommer, « tout s’est réglé ». Elle dit avoir remboursé son dû au propriétaire de son appartement et avoir récupéré son permis de pratique comme infirmière auxiliaire. De plus, désormais, son fils va bien à l’école.

Les difficultés financières de la Résidence St-Joseph pour remplir sa mission première l’interpellent au plus haut point. « Ça m’a fait de quoi, car j’ai été une de celles qui a réussi. Je trouve que c’est un service essentiel », conclut celle qui n’a jamais hésité à référer l’organisme à des gens démunis croisés sur sa route.

Impossible de continuer

Rappelons que la ressource d’hébergement temporaire pour des personnes démunies ayant besoin d’un coup de pouce pour reprendre leur vie en main, la Résidence St-Joseph ne peut plus fonctionner sans financement de base récurrent.

Grâce à l’entrée en scène d’un directeur général, Dany Farcy, qui a travaillé bénévolement pendant un an, l’organisme a pu accomplir sa mission ces deux dernières années, bénéficiant d’aides financières ponctuelles de différentes sources. Mais les coffres sont aujourd’hui pratiquement à sec.

« Le pire, on est obligé de lâcher prise à un moment où on peut être le plus utile », a souligné Dany Farcy, en référence à la pandémie qui fragilise davantage encore la situation de bien des gens.

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