Menaces et réseaux sociaux : Marilène Gill connaît bien ça

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 26 janvier 2021
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La députée de Manicouagan, Marilène Gill, a porté plainte à la police à quelques reprises à la suite de menaces ou d’intimidation lancées à son endroit sur les réseaux sociaux.

Les attaques personnelles, les insultes et l’intimidation à l’égard des élus, au cœur d’une campagne de sensibilisation de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), ne sont pas l’apanage du monde municipal. Parlez-en aux députés Marilène Gill et Martin Ouellet.

On se souviendra que la semaine dernière, l’UMQ a lancé une campagne de sensibilisation à ce phénomène qui a explosé ces dernières années par l’entremise des réseaux sociaux. Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, a avoué avoir fait appel aux policiers à l’automne 2020 après avoir lu sur Facebook le commentaire d’une personne voulant qu’il méritait « une tape sur la gueule ».

Députée bloquiste de Manicouagan, Marilène Gill a déjà goûté à la même médecine que le maire Montigny. « Ça m’est arrivé quelques fois », assure-t-elle. Toutes les fois, ce fut sur les réseaux sociaux et il y a eu plainte à la police, comme le veut le protocole dans pareil cas.

La politicienne se souvient plus particulièrement de la période au cours de laquelle le dossier de l’enregistrement des armes à feu battait son plein. « J’ai reçu des messages d’individus qui m’ont dit qu’ils régleraient mon compte », a-t-elle soutenu.
Marilène Gill souligne que dans de telles circonstances, « on ne sait jamais quand on se met en danger ou quand on met en danger notre famille et notre entourage ».

Au cours de la dernière année, elle a été au fait que plusieurs élus à la Chambre des communes se sont fait apostropher par des individus agressifs, tous partis confondus. « La campagne de l’UMQ tombe à point nommé », indique-t-elle.

Commentaires particuliers

Le député péquiste de la circonscription de René-Lévesque à l’Assemblée nationale, Martin Ouellet, ne peut que dénoncer ces situations , même s’il indique n’en avoir jamais fait les frais directement ou indirectement. « Il y a eu quelques commentaires particuliers », avoue-t-il, mais sans plus. Il se souvient en avoir masqué deux sur sa page Facebook.

Selon lui, ses collègues féminines sont davantage victimes de ce genre de dérapage que les hommes. Les propos les plus désobligeants sont dirigés vers elles. « On s’entend que les mots plus gras viennent du sexe masculin à l’égard des femmes », dit-il.

L’homme politique considère comme inacceptables ces attaques et ces insultes. « Si on veut favoriser le monde à se lancer en politique, on ne peut tolérer ça », fait-il valoir.

Les réseaux sociaux représentent d’importants canaux d’échanges, reconnaît le député, mais il ne faut pas pour autant qu’ils mènent à des débordements.

Moins concerné

Comme préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong reconnaît être moins à risque de s’attirer les foudres des gens puisque les décisions de son organisation affectent moins leur vie de tous les jours.

« Dans les conversations entre individus, ç’a toujours existé des citoyens qui parlaient en mal d’un élu, mais l’attaquer publiquement sur les réseaux sociaux, ça devrait être condamné », assure-t-il.

Marcel Furlong se dit personnellement contre toute forme de violence verbale ou de manque de respect envers des élus qui, rappelle-t-il, travaillent pour la collectivité. « Ce sont des gens qui s’impliquent dans la communauté pour le bien-être de la communauté », rappelle-t-il.

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