La Résidence Saint-Joseph toujours sous respirateur artificiel

Par Charlotte Paquet 3:30 PM - 3 mars 2021
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Grâce à une aide d’urgence de 23 000 $ de Centraide Haute-Côte-Nord Manicouagan, la Résidence St-Joseph obtient un sursis de quelques semaines. La contribution d’autres bailleurs de fonds est espérée.

La Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes se trouve encore sous respirateur artificiel. Son directeur général, Dany Farcy, continue de se démener pour sa survie, à peine assurée jusqu’à la mi-avril grâce à une aide d’urgence de Centraide Haute-Côte-Nord-Manicouagan.

Centraide vient de consentir une contribution de 23 000 $ à la ressource d’hébergement et de thérapie pour des personnes en situation d’itinérance. Il espère que d’autres bailleurs de fonds de lèveront la main dans les prochaines semaines.

« On est revenu au même stade. Heureusement qu’on a eu le fonds d’urgence de Centraide », fait remarquer Dany Farcy, devenu cette semaine le seul employé en poste pour les quatre résidents sur place. Il prie pour ne pas avoir à mettre la clé sous la porte.

Faut-il rappeler qu’au début de janvier, le directeur général a tiré la sonnette d’alarme face à son avenir en raison de l’absence de financement récurrent. Il avait alors annoncé mettre fin à l’accueil de nouveaux résidents, faute d’argent.

Pour permettre de payer les frais fixes du bâtiment dans l’attente d’un financement adéquat, il misait sur la conclusion d’une entente de services avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, mais elle n’a finalement pas abouti.

Des aides ponctuelles

Pour traverser janvier et février, la résidence a pu compter sur un soutien financier de 4 000 $ du député de René-Lévesque, Martin Ouellet, à même son budget discrétionnaire.

Une aide financière ponctuelle est maintenant espérée de la part de la corporation Innovation et développement (ID) Manicouagan pour l’embauche d’un intervenant, mais rien n’est assuré.

« Tant qu’on va être sur du temporaire, tant qu’on n’aura pas du récurrent, ce sera à recommencer même si nos preuves sont faites », laisse tomber Dany Farcy.

La Résidence Saint-Joseph souhaite être reconnue par le Programme de soutien aux organismes communautaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce qui lui garantirait un budget de fonctionnement annuel, mais se bute à un moratoire sur les nouvelles reconnaissances.

Pertinence reconnue

Il y a quand même un peu d’espoir. Deux organisatrices communautaires du CISSS sont à l’œuvre pour tenter d’assurer la survie de la ressource, dont la pertinence fait l’unanimité dans le milieu.

« Je suis rendu à quatre résidents et ça n’arrête pas d’appeler pour m’en envoyer. Point de rencontre (autre organisme de thérapie) est plein. Le CLSC réfère le monde ici », mentionne le directeur général, tout en rappelant que la majeure partie de sa clientèle présente des problématiques de dépendances et de santé mentale.

Grâce à un budget de 100 000 $ provenant de programmes d’aide financière d’ID Manicouagan et d’Hydro-Québec, la résidence Saint-Joseph a accueilli en 2020 jusqu’à 17 personnes en même temps, surtout en début de pandémie, pour leur permettre de cheminer afin de reprendre leur vie en main.

Par ailleurs, Centraide réfléchit à la possibilité d’offrir un soutien financier supplémentaire à la résidence pour l’exercice 2021-2022.

 

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