Une nouvelle vie sans bandelette urinaire pour Danielle LeBlanc

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 18 mars 2021
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Carole Bernatchez, Danielle LeBlanc et Marielle Tremblay Lévesque, de la région de Manicouagan, ont toutes été opérées aux États-Unis pour le retrait d’une bandelette urinaire qui leur faisait vivre des douleurs insoutenables. Photo courtoisie

Danielle LeBlanc a vécu l’enfer pendant 12 ans en raison de la pose d’une bandelette urinaire qui devait régler ses problèmes de fuite d’urine. Aujourd’hui, elle vient de fêter le premier anniversaire de sa chirurgie de retrait, de sa nouvelle vie en fait, et souhaite lancer un message d’espoir aux autres femmes.

« Je veux donner de l’espoir aux femmes de la Côte-Nord. Vous ne rêvez pas, c’est vrai que vous avez de la douleur », lance la résidente de Pointe-Lebel aux personnes qui, comme elle, se sont mises à éprouver divers ennuis de santé dans les semaines et les mois qui ont suivi leur chirurgie pour l’installation de ces bandelettes.

C’est dans un hôpital de la Gaspésie, région où elle habitait à l’époque, que Danielle LeBlanc s’est fait installer la fameuse bandelette qui devait améliorer sa qualité de vie en mettant fin aux gouttelettes qui s’écoulaient lorsqu’elle riait ou qu’elle faisait un effort particulier. « C’est une bandelette urinaire sous-cutanée. Ç’a réglé mon problème de gouttelettes pendant à peu près un an, ensuite, tout a recommencé et pire qu’avant », raconte-t-elle.

Un mois après cette chirurgie, la dame a commencé à ressentir des douleurs, sans qu’elle puisse se les expliquer. « La bandelette, je la sentais. J’avais des chocs électriques dans les aines et ça descendait. J’avais mal dans les reins et j’avais des maux de jambes et de hanches », se souvient-elle.

Mme LeBlanc a consulté son médecin pour connaître l’origine de ses douleurs. Inquiète que sa fameuse bandelette puisse tout expliquer, elle affirme s’être fait dire : « Non, elle est bien installée. Tu fais de la fibromyalgie. »
Elle a consulté d’autres médecins, mais en vain. Aucun d’entre eux n’a avancé que la bandelette pouvait être en cause. Elle restait avec ses douleurs et ses pertes urinaires.

Une révélation

Un reportage diffusé en novembre 2019 à l’émission Enquête de Radio-Canada a cependant été une révélation pour la Manicoise d’adoption depuis 10 ans. « Tous mes symptômes concordaient avec ceux de Cynthia Gagné », assure-t-elle.

Cynthia Gagné, c’est une citoyenne de la Mauricie qui a véritablement pris le bâton du pèlerin pour améliorer le sort des femmes qui ont vu leur vie chamboulée après la pose d’une bandelette urinaire, ainsi qu’après son retrait en raison du manque d’expertise en ce sens au Québec. Son groupe de soutien sur Facebook réunit près d’un millier de femmes.

C’est à partir de ce moment-là que Danielle LeBlanc a mis le doigt sur ses bobos et entrepris des démarches pour se faire retirer l’objet de ses douleurs dans une clinique du Missouri, aux États-Unis, dont elle a appris l’existence lors du reportage en question. C’est là que pratique un médecin considéré comme une sommité dans le domaine et dont l’expertise est recherchée par des femmes de partout dans le monde, dit-elle.

Un premier anniversaire

Le 7 mars 2021, la Lebeloise a célébré le premier anniversaire de sa nouvelle vie sans douleur. En effet, un an plus tôt, elle passait sous le bistouri afin de faire retirer la fameuse bandelette à l’origine de ses années de souffrances. « Ça fait un an et je pète le feu. Je vais faire du ski alpin, je n’ai plus de douleurs. Même la massothérapeute n’en revient pas », témoigne encore celle qui a apporté son soutien à trois citoyennes de Baie-Comeau opérées au Missouri et une qui devrait l’être bientôt.

Mme LeBlanc fait partie des Québécoises qui ont vu la Régie de l’assurance-maladie du Québec leur rembourser les frais médicaux de quelque 22 500 $ engendrés pour le retrait des bandelettes aux États-Unis entre le milieu de 2018 et la fin 2020.

Même si Québec ne rembourse dorénavant plus les femmes qui vont se faire opérer de l’autre côté de la frontière, Danielle LeBlanc a un message pour celles qui vivent dans la douleur : « Tu t’achètes un char à 40 000 $, tu peux bien investir sur ta santé. »

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