Sept-Îles : Réjean Porlier ne sollicitera pas de nouveau mandat

Par Sylvain Turcotte 8:27 PM - 22 mars 2021
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Réjean Porlier passera à autre chose après huit ans comme maire. Il ne sollicitera pas un nouveau mandat aux élections municipales de novembre prochain.

Le portrait du conseil municipal de Sept-Îles changera assurément en novembre prochain lors des élections. Après deux mandats à la mairie, Réjean Porlier n’en sollicitera pas un nouveau. Il entend prendre du temps pour lui et pour sa femme.

Ça fait un moment que M. Porlier mûrissait sa décision. Disons aussi que le temps de son annonce, faite de façon officielle en conférence de presse ce matin du 22 mars, tombe à point. « On voit une lumière au bout du tunnel avec la la pandémie ».

Disons surtout que la conciliation famille-travail était devenue difficile. « Ma conjointe, il est temps que je pense un peu plus à elle. C’est ma raison principale », a laissé entendre Réjean Porlier en entrevue avec Le Nord-Côtier. Il entend penser aussi à lui à la fin de ce mandat. « J’adore la pêche, mais je ne peux y aller qu’une fois par année. Il y a toujours quelque chose qui fait que je ne peux y aller ».

Même si la dernière année lui a permis d’avoir un horaire un peu plus normal dans le contexte de la pandémie, le maire sait que ce n’est pas la réalité de son quotidien. « Je n’ai pas eu toutes mes soirées occupées, mais il y aura une fin à ça. On va retomber dans du plus naturel éventuellement », a-t-il mentionné.

Un travail demandant

Le travail de maire, c’est pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. « Tu as toujours ça en tête, tu as toujours dans ta tête un dossier que tu te demandes comment tu vas le reprendre ».

Il souligne que c’est un poste valorisant, mais que c’est un travail qui est assez demandant. Il dit cependant aimer le contact avec les gens.

Après huit ans à la mairie, précédés d’autant d’années à la présidence provinciale syndicale chez Hydro-Québec, M. Porlier considère qu’il est temps que ce soit quelqu’un d’autre. « Il y a plein de dossiers intéressants en marche présentement, des dossiers intéressants, mais il va toujours y en avoir », a-t-il dit.

Parlant de dossiers, il soutient qu’il y en a plusieurs que tu travailles, mais qui ne dépendent pas de toi, mais des décisions de Québec. « Les dossiers plus structurants nécessitent une complicité de Québec, ce n’est pas toujours simple ».

Carapace

Être maire, ça demande aussi d’avoir une certaine carapace. « Il faut être capable de ne pas prendre personnel les choses. Je suis capable de vivre avec ça quelqu’un qui ne m’aime pas. Mon premier souci, c’est notre intérêt collectif. Il faut prendre le temps d’entendre les préoccupations, mais ça fait longtemps que j’ai compris que dans ce travail-là tu ne peux pas faire plaisir à tout le monde. Quelque part, il y a des choses qui sont irréconciliables », a-t-il souligné.

Le maire se réconforte avec l’atmosphère qui règne au caucus, « même s’il y a des opinions divergentes sur des dossiers, on est arrivés à garder une atmosphère dans le respect ».

Il en va de même pour les liens à l’assemblée des MRC, la structure politique régionale. « J’ai travaillé fort pour qu’il y ait une certaine harmonie qui nous a permis de présenter des dossiers de façon unie », a-t-il évoqué, parlant notamment du dossier du pont et de celui de la 138, dont l’assemblée a réussi à avoir des engagements.    

Réjean Porlier cite également, comme bons coups, le rapprochement avec la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam. « Je ne peux juste espérer que le suivant ou la suivante va se fera un devoir de poursuivre ces efforts-là ».

La suite

Il n’est pas dit que Réjean Porlier ne poursuivra pas son implication politique après la fin de son mandat. Restera à savoir le temps venu ce qu’en pensera sa conjointe.

« Pour l’instant, j’ai juste hâte d’être capable de me dire que cette semaine je vais aller au golf, je vais aller à la pêche, peut-être aller à la chasse et m’occuper de ma blonde qui aime le camping ».

Comme il aura besoin d’actions, il est disposé à s’investir dans la coop aérienne si on veut de lui.

« Je fais confiance en la vie. Elle te mène aux bons endroits. Je suis serein avec ma décision, je ne suis pas un gars d’amertume ».

Pour laisser du temps aux coureurs

(ST) Réjean Porlier tenait à faire part de sa décision aussi tôt avant les élections municipales de novembre prochain pour qu’il reste suffisamment de temps aux candidats intéressés à la mairie de se retourner de bord. S’ils ont une attitude progressiste et non de critique, de revenir en arrière, il se dit ouvert à les accompagner pour poursuivre les dossiers majeurs.

Il considère cette approche importante pour que le futur maire ou la future mairesse puissent accélérer la prise de contacts à l’extérieur, avec les ministères. « Mais je ne serai pas une belle-mère. Appelez-moi pas pour critiquer ce qui va se faire, je vais être à autre chose ». Il a soutenu qu’il était important d’aimer les gens et de donner l’heure juste aux citoyens.

Il a mentionné lors de la conférence de presse qu’il y avait sans doute des personnes qui ont l’idée en tête de se présenter à la mairie. « Ça prend beaucoup de validation, des appuis ».

M. Porlier se dit confiant pour la suite des choses au conseil alors qu’au niveau administratif et opérationnel, « les gens n’ont pas à s’inquiéter, on a une très bonne équipe ».

Sept-Îles, ville au fort potentiel

(ST) Même s’il quittera la mairie en novembre prochain, Réjean Porlier voit le même potentiel pour Sept-Îles que celui lorsqu’il est entré en poste il y a près de huit ans pour son premier mandat.

« Quand je suis arrivé, il y avait un énorme potentiel avec des projets intéressants et j’en suis encore convaincu », a-t-il mentionné. Même s’il est arrivé en 2013 alors que Sept-Îles vivait un ralentissement économique et que le dossier de l’heure du temps était Mine Arnaud. « Je suis arrivé comme un chien dans un jeu de quilles ».

Les enjeux qu’il considère importants sont ceux de la diplomation, une formation universitaire permanente à Sept-Îles, et de l’accès au territoire (aviation/route 138). La zone d’innovation, un catalyseur pour la diversification de l’économie, la question des logements à prix abordables et les services de garde figurent aussi parmi les dossiers majeurs.

« Ce sont de beaux dossiers qui peuvent amener Sept-Îles ailleurs, qui peuvent faire la différence ». Et pour que tout se passe bien, des projets de développement domiciliaire doivent aboutir.  

Il a aussi fait part de la situation de la Ville avec un cadre financier, un plan stratégique mis en place en 2015, que ce soit pour le court terme, le moyen terme ou le long terme. « On le suit depuis le début. On n’improvise pas ».

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