Cette semaine, j’ai décidé de retravailler une chronique que j’avais publiée dans le journal en 2015 et de l’adapter à la réalité actuelle de la mi-session des étudiants du Cégep de Baie-Comeau. Pour ces derniers, c’est une étape importante chargée de défis puisque c’est la période des examens. Mais qu’a-t-elle de bien extraordinaire? Après tout, il s’agit de quelque chose qui arrive chaque session, n’est-ce pas?
Or, selon le professeur à la Harvard Graduate School of Education et auteur de Making the Most of College : Students speak their minds, Richard J. Light, la période des examens a de quoi faire réfléchir. En effet, dans son article How to live wisely, publié dans le New York Times, il propose de nous imaginer qu’un étudiant est le directeur général de son collège pendant une journée et de nous poser la question suivante : quel geste poserait cet étudiant pour améliorer son expérience sur le campus?
Cette question, Light la pose depuis plusieurs années et selon lui, les réponses peuvent nous ouvrir les yeux sur bien des aspects de la vie étudiante qui ne se résume plus à « supprimer le cours de philo » ou à « réorganiser la structure des laboratoires de chimie ». En fait, de nouvelles questions préoccupent les collégiens, puisque les jeunes d’aujourd’hui se posent des questions bien différentes de celles qu’avaient les jeunes d’autrefois, d’après Light.
Que signifie « vivre une bonne vie »? Qu’est-ce qu’une vie productive? Pourquoi ne pas vivre une vie heureuse? Comment puis-je avoir une idée en tête et que cette même idée soit en conflit avec une autre dans mon esprit? Est-ce que j’utilise le temps que je passe au cégep pour réfléchir à ces questions difficiles, et ce, afin de trouver des réponses?
Depuis un certain temps, plusieurs collèges aux États-Unis permettent aux étudiants de se pencher sur ces questions et leur offrent des activités dans le cadre desquelles ils peuvent pousser plus loin certaines de leurs réflexions.
L’article de Light propose cinq activités, mais bien que ça aurait été un vrai plaisir de toutes vous les expliquer, je ne peux en présenter qu’une seule. L’activité dont j’ai décidé de vous parler est celle visant à demander aux étudiants de rédiger deux listes. La première doit renfermer les activités qu’ils aimeraient accomplir s’ils géraient eux-mêmes leur temps au collège. Qu’est-ce qui leur importe au fond?
Voici quelques exemples : le simple fait de se rendre en classe, d’étudier, de passer du temps avec des amis, de devenir bénévole au sein de la communauté, d’avoir le temps de lire des livres qui ne sont pas obligatoires et bien d’autres. Une fois cette liste complétée, les étudiants en rédigent une seconde, une qui tient compte de la manière dont ils occupent réellement leur temps chaque jour au collège. Le but étant, vous l’avez deviné, de comparer les deux listes.
Ont-ils atteint les objectifs de leur première liste? Nombreux sont ceux, selon Light, qui remarquent une différence notable entre les deux listes, mais bon nombre d’étudiants ne la voient pas ou ne veulent tout simplement pas l’admettre. Sans contredit, la plupart des étudiants sont choqués ou dans le déni lorsqu’ils découvrent qu’ils accordent beaucoup de temps à des activités qui, pourtant, sont sans grande importance à leurs yeux puisqu’elles ne figurent sur la première liste.
Enfin, c’est le défi de tous les étudiants, comme tant d’autres avant eux, d’harmoniser leurs obligations et leurs convictions, et de leur accorder le temps qu’ils jugent approprié. La vie collégiale comporte plusieurs facettes, comme l’occasion d’apprendre la « Sagesse 101 ».
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